Le respect

Le respect, c’est un « savoir vivre ensemble ».

Le mot « respect » correspond à plusieurs désignations ; il comporte plusieurs volets, car il s’applique autant à des gens qu’à des organismes ― à des lieux, à du matériel, des idées, des paroles, ainsi qu’à toute forme d’engagement.

Le respect comme valeur capitale

Le respect est un impératif moral et vital : pour la survie de l’humanité, il est capital de nous respecter les uns les autres et de respecter notre entourage. Respecter les autres ne signifie évidemment pas nous sentir obligé/e d’approuver tout ce qu’ils disent, ni tout ce qu’ils font, et encore moins, évidemment d’obéir à tout ce qu’ils demandent.

Il fut un temps où certaines puissances ont donné au respect des allures de soumission absolue. L’enfant obéissait à ses parents ; l’épouse obéissait à son mari ; le mari obéissait à son patron qui, lui-même, obéissait à de plus hauts dirigeants ; et tous (ou presque) se soumettaient à un Dieu — dont l’identité et les exigences variaient selon les croyances de chacun/e — qui souvent inspirait la crainte.

De génération en génération, la crainte d’un Dieu vengeur (ou d’un clergé tout puissant) s’est atténuée ou a disparu ; l’autorité s’est assouplie et la soumission à un régime totalitaire ― que ce soit à des personnes ou à des règles ― est de plus en plus chose du passé.

Un vent de liberté souffle sur nous tous et nous incite à vouloir occuper notre espace et à nous réaliser pleinement. Chacun/e de nous y travaille à sa manière, souvent de façon individualiste, au détriment parfois d’autres aspects de sa personnalité ou d’autres secteurs de sa vie. Mais ce qui se manifeste, au-travers de ces tentatives, plus ou moins sages, plus ou moins maitrisées, c’est notre besoin de contribuer à la construction d’un monde à notre mesure, où les espoirs sont permis et les initiatives encouragées, en vue d’un mieux-être individuel et collectif. 

Pour parvenir à ces fins — nous sommes en mesure de le constater —, il est aussi important de gagner le respect et la considération des autres que de faire preuve de respect et de considération envers ceux qui nous entourent ; et probablement tout autant envers soi-même.

Le respect de soi-même

La personne qui se respecte cherche avant tout à bien se connaitre et à bien se traiter ― tout comme elle le ferait envers autrui. Pour ce faire, elle se regarde et s’analyse en profondeur afin de détecter en elle les peurs, conditionnements, préjugés et certaines habitudes qui nuisent à son bien-être, qui freinent son intégration sociale ou qui l’empêchent de se réaliser. En contrepartie, la personne qui se respecte s’ingénie à découvrir et exploiter ses talents, ses forces et tout ce qui la passionne, la fait vivre — vraiment vivre — et vibrer.

Le respect d’autrui a quelque chose à voir avec la compréhension de notre interdépendance mutuelle, ainsi qu’avec la reconnaissance et l’acceptation ― parfois la tolérance ― de nos différences. Chacun/e de nous diffère de l’autre, de tous les autres ; chacun/e de nous a quelque chose à apporter à la société ; et ça tombe bien, parce que chacun/e de nous a besoin des autres.

Le respect des gens

Est digne de respect toute personne qui fait son
 possible ― avec les moyens dont elle dispose.

Respecter une personne, c’est agir avec elle de façon attentive, et c’est aussi nous soucier de l’impact de nos actes et de nos paroles sur elle. C’est la « prendre » telle qu’elle est : donc ne pas vouloir la changer — quelles que soient ses caractéristiques, conditions de vie et allégeances ; ni tenter de la « sauver » de force — quels que soient les liens qui nous relient à elle. C’est donc : ne pas la juger hâtivement sans tous les éléments nécessaires ; ne pas lui porter atteinte, et ne pas non plus jeter sur elle un regard condescendant.

Respecter quelqu’un signifie le traiter comme nous aimerions être traité/e ; c’est-à-dire s’intéresser à sa personne, à ce qui l’anime, et chercher à la comprendre. Chacun/e de nous a connu un parcours de vie particulier qui a façonné une bonne partie de son savoir, de ses opinions, de ses croyances ― et qui a contribué à développer ses compétences. Par ailleurs, les expériences vécues ont certainement aussi déclenché ou alimenté en nous des préjugés, indignations, intolérances ― qui risquent d’entraver notre écoute et de biaiser notre compréhension lors de débats enflammés.

Respect, bienveillance et bonne volonté forment, selon moi, un trio gagnant. Le respect se manifeste par une volonté de bien faire, de comprendre et d’aider les autres, sans les condamner. Le respect induit par la crainte, la force ou la nécessité n’est pas un réel respect ; selon moi, c’est plutôt un acte de soumission, ou un genre d’accommodement, voire un moyen de survie. 

Le respect se présente aussi parfois à l’égard d’une star, d’une personne célèbre ou toute-puissante, sous la forme d’un sentiment admiratif, voire d’adulation qui tient davantage d’une fascination malsaine que d’un respect véritable. Le respect véritable est simple et spontané. Il repose sur l’acceptation de l’autre ; sur notre ouverture à son égard ; sur la reconnaissance de sa valeur — laquelle prendra, de toute évidence, la mesure que nous lui accordons.

On parle de « forcer le respect », mais c’est là, selon moi, un oxymore : c’est notre propre intégrité, c’est-à-dire notre propre respect envers nous-même ― qui nous « impose » une attitude de respect, voire suscite un respect réel. 

Il est bien sûr tout à fait possible de respecter une personne qui ne pense pas comme nous, qui n’agit pas comme nous ou comme nous aimerions qu’elle le fasse ; à la condition que nous percevions que cette personne agit de bonne foi, et à proportion qu’elle se respecte elle-même, qu’elle respecte ses engagements et son entourage.

Le respect des lieux

Le respect des lieux se manifeste, d’abord et avant tout par notre effort, au quotidien, de poser les petits gestes qui contribueront à préserver la beauté de la vie sur Terre : éviter le gaspillage alimentaire ; préserver l’eau ; composter ; recycler les appareils électroniques et tout ce qui peut encore servir ; se nourrir de façon éthique ; acheter local ; encourager le covoiturage ; réduire la consommation d’énergie, les déplacements et l’achat de vêtements et de gadgets inutiles.

Le respect des lieux comporte aussi le respect de la propriété privée, des espaces, des édifices et du mobilier publics, des œuvres d’art… enfin ― de tout ce qui ne nous appartient pas.

Le respect de nos engagements

S’engager, c’est se fixer des objectifs
et tenter de les atteindre.

Respecter ses engagements,
c’est faire preuve de fiabilité.

De façon générale, le respect de nos engagements signifie prendre la responsabilité des choix de vie que nous avons adoptés, des positions que nous avons prises, des promesses que nous avons faites et des actions que nous avons posées dans le passé — pour en assumer les conséquences dans le présent. Respecter ses engagements, c’est aussi se présenter à un rendez-vous à l’heure convenue.

Respect et dignité

Concernant la personne, la respecter, c’est prendre en considération et protéger sa dignité humaine, laquelle ne repose pas sur son statut social, ni sur sa performance physique, intellectuelle, ni sur une quelconque réussite, qu’elle soit économique, sportive, artistique ou autre. La respecter, c’est reconnaitre sa singularité et la considérer comme un être libre, doté de conscience et d’une histoire unique. De même, toute vie (et par extension, tout écosystème), de par sa mortalité, de par sa vulnérabilité, est comme nimbée d’une dignité naturelle . . . à qui sait la regarder avec respect.

Une réflexion sur « Le respect »

  1. Et pourrons-nous un jour avoir du respect envers les machines non-biologiques ??

    Je suggère de voir le film _L’Homme bicentenaire_ pour creuser cette question.

    *Synopsis*

    En ce début de XXIe siecle, la robotique a fait d’importants progrès. La famille Martin peut ainsi faire l’acquisition d’un robot domestique, le NDR-114, concu pour effectuer toutes les tâches ménagères. Les enfants réagissent chacun différemment à la présence d’un nouveau venu, surnommé Andrew. Grace, l’ainée, le considère comme une boite de conserve et lui ordonne de sauter du premier étage. Apres cet incident, Andrew fait preuve de créativité et developpe des sentiments. M. Martin décide de le traiter désormais comme un être humain à part entière.

    https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=27651.html

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