Auteur : Fred Mir
À un ami lointain
Cher ami,
une plante piétinée peut, oui, en devenir infertile ; mais la plante n’est pas infertile en soi — il faut juste bien regarder où on met les pieds !
Je suis heureux de voir que quelque chose semble « débloquer », depuis mes « observations », mais . . . il ne faudrait pas simplifier ce blocage, je crois, en mettant tout le blâme sur « la lettre » ou « la distance » seules.
« L’esprit » dans la lettre n’est qu’une image, bien sûr. — C’est dans les lecteurs que cet « esprit » vit — ou alors reste mort ; et c’est dans ceux qui écrivent qu’il se forme et mature, avant que d’être couché sur le papier — dans une boucle de rétroaction qui n’est pas à négliger. ^^
Il demeure cependant que c’est tout un art, que celui de savoir, sur une surface, bien poser ses vers et ses pieds, comme sa prose — en prenant garde non plus de s’enfarger dans les fleurs du tapis, qui sont, elles, essentiellement stériles, c’est bien entendu.
Je souhaite que nous travaillions cet art, mon ami, et comme il se doit, et, oui, même avec des mots, et même entre amis —, à qui l’on se doit tout de même parfois de dire trois ou quatre vérités bien senties, n’est-ce pas ? Qui d’autre saurait le faire avec la qualité, le doigté, le ton, les mots justes ?
Blâmer les mots eux-mêmes, ce serait un peu cheap-shot, non ?, nous qui savons jusqu’à en créer lorsqu’ils nous font défaut.
Bien sûr, cela est . . . plus facile à dire qu’à faire ! ^^ . . .
Même si tu prétends le contraire !
Allons, je te taquine un brin. Mais ne l’écrase pas, ce brin, il est tout fragile encore du dernier passage de tes gros sabots. Laisse-toi chatouiller, cette fois. Enlève-les, ces frustres carapaces ! — et sache rester tendre en tes plantes qui poussent leur chemin . . . vers où ? Vers quoi ? Vers qui ?
Mais vers le ciel bleu, pardi ! Et vers où il te chantera d’aller, de butiner, de jardiner !
Le ciel commence aux orteils : car nous ne sommes pas des oiseaux. Et c’est pourquoi chaque pas compte. Nous pouvons encore nous planter — et rester là, comme lettre morte.
Relevons-nous, alors ! Et infusons l’esprit dans nos pas de danse et d’exploration, de création et de recréation !
Ne soyons pas comme ces oiseaux qui passent avec l’air de ne pas y toucher. Ni comme ces bêcheurs butés qui ne voient rien de la beauté qui les entoure. Ni trop haut, ni trop bas, les jambes qui descendent bien jusqu’au sol — et dans les cheveux une couronne : le feu inspiré qu’y met Le Soleil En Personne.
Bonne route à toi, ami lointain : et que la distance ne t’aveugle pas. Je suis juste là, sous tes doigts, imprimé sur tes rétines et voyageant dans tes circonvolutions tourbillonnantes.
Certaines choses se communiquent à elles-mêmes, dirait-on, en un tout inextricable : l’esprit, la lettre ; l’ami, la tête ; le cœur, le pied, la danse — et la fleur, qui s’en balance !
C’est la grâce que je nous souhaite !
Donne-moi de tes nouvelles, mon cher ! Mon cœur a soif de savoir ce que deviennent mes amis !
Au plaisir de se lire et de s’écrire, donc — en attendant que de se voir dans nos êtres ineffables ! — À bientôt !
Fred Mir’s Testimonial For QCI Unltd.
Quantum Conundrum Intergalactic Unlimited
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~ Fred Mir’s Testimonial ~
When I joined the Intergalactic Quantum Conundrum (telepathically, of course as it is advertised), I became at once better informed about my own discipline, for I wasn’t alone anymore in the distinctly quaint type of magic-doing that the Conundrum’s scattered members favour, which is richly documented, annotated and hirsutely ultralinked in the notoriously hectic Conundrum Anarchive.
I now have scriptures to live by — in a vade mecum kind of way — that are shared by a vast confederation of happy heterodox hermits, now at last duly celebrated and in some manner guided by the first body of literature to efficiently do so since the sketchy and somewhat cynical Dao De Jing.
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Everyone knows that strength lies in numbers, and that the more the merrier.
Yet, I remained mainly alone in my practice, for the quantum conundrum intergalactic community is overall kind of aloof and antisocial, and I seldom ever accomplished with others the occasional missions that were bestowed upon my special idiosyncrasies by the quasi-central quantum strange dispatcher.
I cherish each and every mission, though, that I could thus fold, unfold and utterly pack with truly entangled partners.
My special skills are : off the hizzle ingenious off-road inventivity ; timeless artsy multi-level self-conscious super-deeds ; unpredictable strikes of dubious marbled genius ; and, last but not least, irritable endless patience. I also know how to perfectly sit on my budding laurels without discomfort and from that commanding place consider my infinite writhing, seething and wrangling options, while keeping working hard and without a pause at the more vertuluscious of them, even during my many physicospiritual games.
My main flaw : I am almost constantly elsewhere, so I have some trouble evaluating distances.
Experience-wise, I have programmed and meta-programmed many a thingy, from a sewer-exploration robot to a downright wish machine that actually works¹. I also am the founder of La Tramice, the unknown journal about communication².
I am currently fostering those two foot-noted thingies, and long-windedly try to form teams for working on them with me ; I am also hatching, among many another a-thingy, a comic book, a board game and a novel with which to shovel my kind of coal into the furnace of humanity’s foolish train — in order to make it eventually enter dimensions other than those that tracks and even wheels can bring anyone to. You know what I mean.
I love all dash-board apparatuses, though, be they simple or hairy.
Ask me anything. Literally anything. — I’m an author.
I will also do errands for you, just to see you smile at my strict don’t-give-a-shit-don’t-take-a-shit grave or joyous cunning autonomous fanciful arch articulated selfless glittering person.
You are welcome. I don’t know where, but I am sure you are welcome somewhere, and even awaited.
Be scrumptious !
Fred Mir
References :
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Office Notes on [Fred Mir] Real Name : [Frédéric Lemire] Date of Birth : [September 12, 1969] Date of Death : [~ Still Computing ~] Class : [Nerd/Hippy/Poet] Level : [Early Adopter] — ❁ Premium Privileges ❁ Secret Alias : [Fredavatar]
L’approche communicationnelle (ou : au-delà du picossage)
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Il ne sert à rien — c’est en fait totalement contre-productif —, de lancer des anathèmes, de bien opposer la gauche et la droite, de s’injurier ad nauseam : de gauchistes et de droitistes, de racistes et de racialistes, d’inclusifs et d’identitaires, etc, etc, etc. Il y a pourtant un truc, je pense, qui pourrait tous nous mettre d’accord.
La personne.
Qui n’en est pas une ?
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Ne pensez-vous pas que, en plus de l’environnement — qui est crissement important, on s’entend —, nous devrions nous concentrer sur le bien-être de chaque personne ?, que cela devrait être notre base et notre focus et ce que nous devrions tous chérir avec tendresse et reconnaissance ?
Mais justement : nous avons tous nos idées sur comment prendre soin des personnes, et c’est là, bien souvent, que nous divergeons.
Mais pas tant que ça, au fond, quand on y regarde de plus près. Nous avons pas mal tous les mêmes besoins et pleurons pas mal tous aux mêmes endroits dans les films qui mettent ces besoins fondamentaux en lumière.
Seulement, aujourd’hui, nous perdons trop notre temps à vouloir nous diriger les uns les autres, plutôt qu’à chacun chacune se diriger soi-même et à s’entraider et à rendre la vie plus belle et harmonieuse sur Terre et dans l’univers. Seulement, aujourd’hui, c’est la division qui règne. Il y aura une « majorité » qui dirigera, et — et puis c’est tout, mis à part tous ceux qui pousseront des hauts cris, le plus souvent en vain. Seulement, aujourd’hui, les divergences sont agrandies, exactement comme dans l’album d’Astérix La Zizanie.
D’ailleurs, comme je le dis dans mon livre La machine à souhaits (permettez-moi cette petite auto-promotion) :
Ce ne sont pas nos différences réelles
qui nous divisent,
mais les généralisations arbitraires
qui n’en tiennent pas
suffisamment compte.
Et si nous le leur demandions, aux personnes, ce qu’elles veulent ? Et si nous bâtissions la société à partir des personnes ?
Sans oublier l’environnement, bien évidemment.
Et si nous nous dotions d’outils simples ou sophistiqués pour tenir à jour, dans des tableaux de bord personnels, nos rêves et nos aspirations ? (Non, cela n’est pas abusivement individualiste ou égoïste, car bien souvent, c’est à comment nous pourrions nous rendre utiles que nous rêvons !) Nos tableaux de bords nous rendraient en outre des comptes sur l’environnement qui nous entoure (incluant ses habitants), sur ses besoins, et sur ce qu’il a à offrir.
Ainsi, nous pourrions mettre nos énergies à des choses vraiment utiles, c’est-à-dire viablement utiles, et être, tout dispersés et divers que nous sommes, dans un vrai focus de groupe, un focus fractal, permaculturel, holistique, name it — et non pas dans un établissement de combats de coqs avec paris, hauts cris, picossage infini, et ambiance pourrie pour l’harmonie.
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Une des choses qui est un obstacle majeur à ce rêve — qui est déjà partagé par beaucoup, j’en suis certain, et depuis longtemps —, c’est la peur.
La peur est LE moyen de contrôle ultime. On érige des épouvantails pour éperonner les gens dans des directions prédéterminées ; au besoin, on s’érige soi-même en épouvantail en faisant une scène terrible, en ayant recours à une forme ou une autre de violence.
Dans un free for all complet, c’est sûr, il y aurait plein d’abus épouvantables. Du prosélytisme déplacé, des manipulations, des abus sexuels, des vols, etc.
Je ne dis pas que tous ces travers en seraient éradiqués, mais . . . si, plutôt que de tenter de nous contrôler les uns les autres, nous nous assurions avant tout que chaque personne soit bien et puisse s’épanouir sans nuire à l’environnement, bien au contraire ? Si c’est à cela que nous consacrions nos énergies, plutôt qu’à nous picosser jusqu’à temps qu’on soit, pour un temps, les vainqueurs ? Mais la vie, notre planète, n’a pas à ressembler à un établissement de combats de coqs. Elle peut être bien plus agréable et profitable, c’est bien évident.
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Bon, me direz-vous, les vainqueurs du moment sont là et nous pourrissent la vie ; c’est bien beau ton rêve, mais, comme dit le vice-président Cheney dans le film Vice (à voir, absolument !), « Le monde est tel qu’il est. Vous devez vivre avec cette réalité : il y a des monstres en ce monde. (. . .) Je ne vais pas m’excuser d’avoir protégé vos familles et je ne vais pas m’excuser d’avoir fait ce qui devait être fait pour que vos proches puissent dormir en paix la nuit. » Tout ça basé sur un tissu de mensonges et de perceptions tordues.
Mais, sur un point en effet, il a raison : le monde est tel qu’il est.
Mais si on faisait . . . autrement, sur une base individuelle, et à grande échelle ? Si, plutôt que d’entrer dans le combat de coqs mondial grâce à nos merveilleux moyens de communication modernes, nous les utilisions pour pratiquement, concrètement, tangiblement, nous aider les uns les autres (entre autres en communiquant nos besoins et nos souhaits, et ceux de nos projets) et pour prendre soin, le mieux qu’on peut, du magnifique jardin et terrain de jeu qu’est la biosphère terrestre ?
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C’est entre autres à ça, à l’élaboration de ces outils de communication, que je compte m’appliquer, ici même, sur LaTramice.net, site consacré à la communication que j’ai fondé en 2015. Je vous en prie, envoyez-nous des articles, des dessins, des poèmes, des vidéos, tout ce qui peut se publier sur la Toile — nous avons drôlement besoin de prendre la communication plus au sérieux, elle est un outil tellement merveilleux lorsqu’on l’utilise positivement, avec le bon focus !
Envoyez ça à : lÉquipe@LaTramice.net
Ligne éditoriale : ici.
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Peut-être que nommer une idée, aussi évidente soit-elle, permettra de mieux se la communiquer, de mieux la propager et de mieux s’y rallier ?
Dans mon livre, je joue un peu les prophètes, et parle de l’ère communicationnelle. De façon plus pragmatique, je propose aujourd’hui :
l’approche communicationnelle
Avez-vous une meilleure idée ?
Frédo
Nos multiples chemins
— Quelle est cette tristesse qui plane lourdement sur l’arène ?
— C’est celle de l’arène elle-même.
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Murs, loges, cantines et guichets ; files, attente et futilités. Variétés. Du pain et des jeux.
Et du sang, des morts, des déchets et de la crasse. Injustices, désespoirs . . .
Ôtons maintenant les murs, les vendeurs de mort et leurs clients, repoussons-les à l’infini.
Restent le calme et le désert.
✵
On imagine le désert vide, mais le désert a aussi son grand calme. Aimer le désert.
Le grand calme du désert, comme celui de la nuit, nous sont au fond et prioritairement nécessaires. Que veut le désert ? Être habité. Ainsi le veut aussi la nuit.
Le désert, en tant que privé de tout, veut tout. Mais vouloir est de trop. Vouloir vide le vide lui-même de son sens.
Savoir est mieux.
Le vide comme espace intérieur est le sens même du vide.
✵
Au milieu d’un désert fort violent s’érigeait jadis une tour, une tour immense et conique, effilée comme une épine. Les grains de sable, innombrables, déterminés, s’en disputaient furieusement le sommet. L’extérieur, au fil des siècles, a ainsi été poli, usé et finement troué de dentelle par ce combat abrasif.
En l’intérieur, obscur, œuf échographique scintillant d’activité, sur plusieurs paliers pourtant éclairés et reliés entre eux par un réseau d’escaliers, la vie sans compétition, celle qui nous traverse et que nous ne retenons pas, celle qui circule, pétille, monte et descend, perpétuellement.
✵
Ô, calme profond du vide, de l’intérieur même des choses, ô symphonie de la fluidité, traverse tout — et règne !
Règne comme règnent l’écoute et la parole dans le dialogue. Règne comme — et avec — ce qui est.
Avec.
Puis, permets des sauts dans ce qui est encore inconnu.
Splash ! (Terra Incognita cherche reconnaissance.)
Alors la vie renaîtra et foisonnera comme jamais encore auparavant.
✵
En toi, désert, je marche, plante ma tente et suis à l’écoute, me prépare et suis attentif. En toi je fais et goûte le thé, l’amour et le jardin improbables. En toi, qui n’a pas de murs, je suis libre. En toi seul pouvons-nous nous rencontrer véritablement.
Cesser le combat.
Être.
Régner.
Et rêver ensemble.
✵
Bonne nuit devient bon matin.
Midi n’est pas un sommet. Le soir n’est pas la fin. Ce ne sont que des moments, des configurations du présent.
✵
Le sommet de l’escalier spiralé de nos paroles est le sommet de tous, si tous les ont suivies.
Personne n’est insulté s’il n’y a pas de sultan. Tous et toutes, en cercle, voyagent ensemble, immobiles.
Les caravanes rayonnent et bifurquent mais reviennent aux oasis. Elles explorent mais reviennent à la maison écrire et partager leurs mémoires, écouter d’autres récits.
Elles isolent un temps les perles dans leur files, mais toutes sont reliées cependant, dans le nacre moiré de leurs cœurs, de leurs mains, de leurs pieds, de leurs heures.
Dans la nuit, apparaissent une infinité d’étoiles : c’est nous. Dans le désert, nous apparaissent notre présence, notre silence et notre écoute. Dans nos voix, nos multiples chemins.
La muse de la communication
Avant le peuple, l’individu comme grande idée ou : la façon perso
Dernière mise à jour : 26 octobre 2022
On parle un peu partout d’indépendance des peuples, souvent même de façon très stratégique, afin de trouver comment les dégager des carcans qui les enferment, mais aussi, déjà, comment les rassembler, les unir, ces fameux peuples, en actions fondatrices d’eux-mêmes.
Pour commencer, je suis le premier à être d’accord pour dire que plus petit, c’est mieux. Et en réseaux.
Mais combien plus petit ?
Et . . . si le dénominateur commun était l’individu ? Et si c’était là ce qui nous unissait ?
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Le subjectif a longtemps été mis de côté par une science qui se voulait unique de par son objectivité mais qui a négligé le fait que la réelle objectivité inclut aussi les subjectivités.
De même le moi est-il devenu, sous la plume de moralistes douteux, égoïste par nature. Et l’individu — passible d’individualisme, bien sûr, chose impardonnable !
La politique telle que pratiquée aujourd’hui dans la plupart des parlements du monde est . . . intéressante . . ., mais . . . comme il peut être intéressant de regarder par le mauvais bout d’une lorgnette ; les gens vus à travers elle semblent tellement petits !
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Si la société actuelle est si divisée, n’est-ce pas, peut-être, justement parce qu’on prend la lorgnette par le mauvais bout ? Qu’on pense ne pouvoir assurer aux individus la sécurité qu’à travers un « État », archétype du groupe uni, « civilisé » — mais aussi rendu inerte et, de là, corruptible ? Ne faut-il pas, au contraire, pour obtenir des associations qui soient véritablement libres et significatives, et surtout vivantes, partir, fondamentalement, des personnes qui en sont constitutives et tenancières et leur donner les outils de navigation et de tramage des constellations sociales de demain ?
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Dans la grande société où je m’imagine vivre heureux un jour, j’aurais un juste pouvoir sur ma vie, je pourrais, mieux qu’actuellement, y planifier mes expériences, mon parcours, bref, ma destinée. Ce serait une société de proximité où mon entourage serait le fruit de choix identiques ou réciproques. Ma vie, pour ainsi dire, y serait enchâssée dans une continuité constamment communiquée et optimisée (agencée et réagencée localement), constituée de modes de vie divers, respectueux les uns des autres et, avant tout, . . . des personnes.
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Les peuples véritables sont, il me semble, subordonnés à l’individu, aux individus, et non l’inverse. Un véritable peuple ne pourra émerger, me semble-t-il, que de la libre association d’individus qui se seront mis ou trouvés d’accord dès le départ, avant même la formation de chacune de leurs associations — et qui peuvent changer d’association ou se réagencer à tout moment.
Cette vision — qu’on pourrait appeler la façon perso — a l’avantage de pouvoir séduire la pensée que j’entends à gauche selon laquelle on ne doit laisser personne derrière — de même que celle que j’entends à droite, qui encourage la réussite individuelle.
Pourquoi d’ailleurs la réussite individuelle devrait-elle se faire au détriment d’autrui ? Il y a bien sûr d’autres façons de faire, plein de façons de faire, et du gagnant-gagnant, à part ça ! La beauté de fonder la société sur la personne, c’est que ça institue de facto une justice universelle : si on prend soin de chaque personne et de ses rêves, on la protégera du même coup de ce qui peut lui porter préjudice.
D’aucuns trouveront cela radical ; je ne les contredirai pas : je souhaite en fait voir neutralisées, voire rendues obsolètes les racines corrosives de la doctrine qui veut qu’il y ait des gagnants et des perdants : le décapant capitalisme.
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Soit dit en passant . . . On dit la droite individualiste, mais elle mène souvent à du collectivisme ! Une grosse compagnie dont tous les profits vont au sommet de la pyramide hiérarchique, cela ne vous rappelle-t-il pas, étrangement, les sociétés d’insectes ?
Et une fourmi, . . . c’est pas ce qu’il y a de plus individualiste, quoiqu’en dise la fable !
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Mais revenons à nos moutons. Les peuples qui acquièrent leur indépendance, délimités par des frontières plus ou moins arbitraires et des constituants plus ou moins passifs, accoucheront de peuples sans doute plus significatifs que la masse dont ils s’extraient, mais ils resteront compromis à proportion de leur immensité même. Autrement dit, leur unité sera d’autant plus factice qu’ils seront populeux.
Les étages décisionnels, la représentation des masses, les agglomérations, les cloisons, les comités, les sous-comités, la mauvaise communication, les tentations et les menaces venant de groupes occultes, la corruption, la dictature de la majorité pour commencer (fût-elle une majorité très forte) : autant de bris dans le tricot social qui finira à la longue par tout se détricoter et s’emberlificoter.
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Qu’il soit impératif de former une unité à aussi grande échelle est une vision qui date, telle est mon impression du moins, du temps des royaumes, lesquels avaient besoin d’armées, de champs de ci, de ça, d’industries, de main d’œuvre en masse . . .
On n’a pas besoin de tout ça pour vivre. Ça peut être beaucoup plus simple. Les fruits poussent, on les cueille, on se fabrique des maisons, on va au magasin acheter de l’encre et du papier, on échange avec ses voisins, on s’apprend des trucs, on s’amuse et on rigole comme on peut — parfois même plus —, on prend soin les uns des autres et de nos forêts, nos lacs, nos jardins, nos ateliers, nos œuvres, on communique . . .
Qu’a-t-on besoin des armées ? Des polices ? Des « gouvernements » dont l’hégémonie s’étend sur d’énormes territoires ? Qui jouent gros et dur, à leur titanesque niveau, sur la scène internationale ? (Jeu, fort malheureusement, que presque tout le monde joue, à différents degrés, en ce début de troisième millénaire qui à la fois s’éveille, prétendument, et tout aussi assurément court à la catastrophe. — Que va-t-il se passer ?)
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Même la gauche mainstream, cette gauche qui se dit pourtant progressiste, jusqu’à maintenant, a surtout maintenu l’attention sur le fait que la solution passait par le groupe, par le regroupement, et ne s‘est attardée que très discrètement, que très abstraitement, voire négativement ou de façon réductionniste, à l’individu, c’est-à-dire en tant que masse ou catégorie : « les pauvres », « les travailleurs et travailleuses », telle ou telle minorité, le peuple, etc.
J’ai peur que l’on passe ainsi — et un peu trop vite — à côté de quelque chose d’essentiel et de primordial, philosophiquement parlant : la personne.
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Les dauphins, les chiens, les éléphants sont-ils des personnes ? L’être sensible, bien entendu, est au cœur de cette primauté et mérite reconnaissance. Nous pourrions peut-être nous entendre pour entendre par le mot de personne : « être communicant » ; cela s’accorderait en tout cas avec l’étymologie du mot, car :
(. . .) « personne » vient du latin persona, terme lui-même dérivé du verbe personare, qui veut dire « résonner », « retentir », et désigne le masque de théâtre, le masque équipé d’un dispositif spécial pour servir de porte-voix.
universalis.fr/encyclopedie/personne
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Il me semble évident que les associations d’individus — entre toutes les choses qu’il est possible de faire — se doivent d’être bien faites, c’est-à-dire en ce cas par le libre et préalable assentiment des individus eux-mêmes, éclairés des possibilités imaginables et des limites empiriques.
Aller dans l’autre sens, prendre par exemple un ensemble X d’individus (vivant sur un territoire Y, mettons) et établir qu’une majorité Z dictera la norme, c’est, il me semble, rater la cible de très loin. C’est se condamner à considérer les personnes comme des troupeaux qui doivent être guidés et . . . exploités. Mais nous faisons bien plus que peupler, ici-bas ! Nous tissons, nous tressons des relations qui, mises toutes ensemble — constituent ni plus ni moins que le monde !
Nous ne percevons pas tous aussi bien cette contradiction, mais, depuis la venue des réseaux sociaux, nous la percevons de mieux en mieux — malgré les tentatives désespérées du vieux système pour se maintenir, à coups de mensonges, de propagande, de cancèlations et de frayeurs montées de toutes pièces.
Mais le vieux système hégémonique pourrait tout aussi bien se rompre net sur cette ligne de faille même, de par l’éclosion d’outils et de pratiques qui remettent l’individu au centre. Tous les individus.
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L’individu, la personne, toutes ses possibilités, finies et pourtant infinies, ses merveilleuses et tragiques sensibilités, son histoire live, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus fascinant, attendrissant et potentiellement grandiose ?
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Il me semble bien que si on partait de l’individu plutôt que de la collectivité, on aurait une base beaucoup plus solide, d’abord plus riche, plus multicolore, mais aussi moins abstraite, et, on l’imagine, plus compatissante, plus ouverte. Évidemment, il s’agira d’informer les individus des sociétés mouvantes et clignotantes qu’ils forment réellement et potentiellement entre eux.
Tout en respectant certaines limites, il s’agit, n’est-ce pas ?, d’optimiser nos rêves (il faut bien sûr s’épanouir sans nuire à autrui ; cela demande tout de même un peu de vue d’ensemble : d’écoute, tout d’abord, de sensibilité, mais aussi d’audace, d’imagination, une certaine sobriété, une bonne diète multidimensionnelle, ainsi que de l’ingéniosité ; et s’épanouir absolument sans autrui, jamais, ce serait quand même un peu dommage, non ?) ; de répondre aux besoins, avant toute chose ; puis de voir aux souhaits ; nous regrouper sciemment et fluidement selon des paramètres établis par chacun et chacune de nous ; que nos choix, incidemment, ne nuisent pas à autrui, aux autres communautés ni à l’environnement . . . ni à . . . (De combien de règles d’or avons-nous besoin, au fait ?)
La façon perso, hein ? — Une approche qui change de l’individualisme ironique !
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Mais admettons un instant que cela serait, nos enfants continueront encore quelque temps de naître dans des sociétés qui ne leur ressembleront pas nécessairement et ils se retrouveront dans des situations assez semblables à celles que nous connaissons actuellement, avec leurs structures préétablies et tout ce qui en découle : frustration, exclusion, rébellion, etc.
C’est pourquoi, je pense, il faut garantir à tous, et dès l’enfance, une immunité individuelle inaliénable. Ce serait le rôle de l’école ou de l’asternelle d’offrir un lieu propice à l’exploration, à l’orientation et à l’expérimentation auprès de guides-accompagnateurs. S’assurer aussi que les outils de navigation, protocoles, langues, codes et interfaces, ce dont est tissé le monde de l’ère communicationnelle, soient bien compris et maîtrisés par chacune et par chacun.
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Renverser la tendance. Plutôt que de nous apprendre à obéir — d’abord aux parents, puis aux professeurs, puis aux employeurs, le tout constamment encadré par les lois écrites et non écrites —, si, au lieu de ça, nous nous apprenions plutôt à découvrir les possibilités qui nous sont offertes, selon nos aptitudes naturelles, nos rêves et nos aspirations, capricieuses comme profondes ?
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En Islande, en Écosse, au Québec et en France, un peu partout de par le cosmos, on tripe sur l’idée d’écrire des constitutions.
Je me demande si on a déjà — sûrement que oui, à travers tout le Cosmos ! — songé à établir dans une constitution la nécessité d’un solide système de communication qui permettrait de soutenir chaque individu dans la construction et les métamorphoses de sa vie ?
Nous sommes ingénieux. Ce n’est pas un défi au-dessus de nos forces que d’établir un tel système ; ce pourrait même être généralement fort agréable !
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Bien sûr, les habitants d’un même territoire — d’une même planète, mettons — devront se mettre d’accord entre eux quant à l’utilisation des ressources et au maintien de la santé de l’environnement à tous niveaux.
Imaginons un instant une « ère communicationnelle » où il y a des outils autodocumentés que des êtres divers et changeants utilisent pour optimiser leurs interactions et l’usage de leurs ressources, lieux d’habitation, etc. ; où chacun-chacune peut littéralement concevoir son propre environnement durable ; où l’on est également en mesure de naviguer aussi librement que possible entre ces environnements ; et où, dernières mais non les moindres, des écoles et des « retraites » fournissent des lumières quant à l’élaboration, adaptée pour chacun et chacune, de voies menant à n’importe quel⸱le : environnement, activité, personne ou chose, existant⸱e ou possible.
Je pense en fait que si chaque environnement, aussi local et aussi unique puissions-nous l’imaginer, était littéralement choisi par ses constituants, chacune et chacun d’entre eux, et ne causait pas de dommage aux autres environnements — la règle d’or appliquée aussi aux associations et aux communautés —, on se sentirait bien mieux sur cette planète.
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Aussi onirique que ce portrait puisse sembler en ce monde d’aujourd’hui qui semble aller à sa ruine, est-ce que l’idée d’un monde communicationnel et émergent n’est pas à tout le moins une avenue intéressante à hardiment, sérieusement, considérer et tenter ?
En fait, si nous ne nous entre-détruisons pas complètement avant d’arriver à le mettre en place, ce monde communicationnel, nous disposons sans doute, sur cette planète particulière du cosmos, de beaucoup, beaucoup de temps pour perfectionner et diversifier une sorte de permaculture multidimensionnelle intégrée, émergente, ouverte, viable, globale, sans oublier bariolée, veillant à l’innovation, au maintien, à la rescousse, à la contemplation . . .
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Les véritables peuples sont unis. Les véritables peuples foisonnent et sont divers. Ils ne sont pas nécessairement grands et se trouvent d’ailleurs mieux petits. Ils s’associent et se réassocient constamment ; ils évoluent, librement, diversement. Solidement et fluidement. En toute intégrité, en toute conséquente fluidité éclairée. Bien sûr, ils doivent se communiquer, disposer d’outils communs, ou du moins d’un « protocole d’arrimage communicationnel » . . . c’est-à-dire, à la base, se parler et s’écouter, tout simplement.
Il m’apparaît comme une évidence qu’il serait en fait très intéressant de nous doter d’un système qui veillerait au bien-être et au développement de chaque individu, de lui tendre la main, de l’aider au maximum dans son autodétermination, son développement, ses forces et ses loisirs. Plus, si affinités.
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L’arrivée de l’internet a ouvert une fenêtre sur une ère de nouvelles possibilités sur le plan des communications. Il faudrait peut-être s’empresser de saisir cette occasion pour retisser la société par la base à l’aide de ce puissant outil — avant que la fenêtre se referme !
Ça se trame en ce moment même, je dirais.
Cela peut se faire sans l’internet, bien sûr (et ça serait sans doute moins rasoir, tiens : un internet en carton ?), mais le feu est pris dans la baraque et une solution rapide doit être prise. Les temps sont plus que mûrs !
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Tout système aura contre lui sa propre étroitesse. Mais un système qui vise le bien-être de tout individu peut-il être appelé étroit ? N’est-ce pas au contraire l’élargissement que tout individu attend ? À quand une belle unanimité là-dessus ?
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Il est dans la nature du « pouvoir sur » de dominer, de contrôler, de standardiser, d’uniformiser, de limiter, de robotiser, bref, de déshumaniser afin de pouvoir utiliser, voire détruire, jeu auquel il n’y a pas vraiment de gagnants. Nous pouvons faire bien mieux que cela en cultivant et libérant le « pouvoir de ».
Un certain « pouvoir » s’est concentré dans les mains de quelques-uns. Mais le pouvoir est une chose à réexaminer. Qu’est-ce exactement ? Qu’est-ce, sinon ce que nous pouvons de meilleur ? Mais bien sûr !
Il s’agit donc, individuellement et collectivement de trouver comment. — Essayons, à tout le moins !
Taxonomie-fiction
Julian leva les yeux de son rapport annuel d’impôts. Un son inattendu avait vibré, juste là, tout près. Ça tenait à la fois d’un bruit de haute tension électrique et de celui d’une fermeture-éclair qu’on ouvre. Et, effectivement, à environ un mètre et demi devant ses yeux ébahis flottait, sans support apparent, une espèce de braguette trans-dimensionnelle contrastant nettement avec le mur derrière elle.
L’ouverture s’agrandit, ondula, et Julian vit avec stupeur une sorte de pieuvre-mutante en sortir avec quelque difficulté. La créature épousseta ses tentacules et en tendit diplomatiquement un vers Julian. Trop incrédule pour avoir peur, Julian le prit et le serra tout aussi courtoisement.
— @∑•··Ÿ ¿, dit la créature.
— … Moi de même !?, hasarda Julian.
— ! hÄ, FrañssÉss ?, se ravisa la créature.
— Mon nom est Julian, dit Julian, en espaçant bien chaque mot.
— MóÂ, c’ëSt Bü-Ww, dit la créature en rejetant coquettement ses cheveux sur le côté.
— … !!!
Bü-Ww promena un regard curieux aux alentours, fit quelques … « pas » dans la pièce, jaugea sommairement le mobilier, gratta pensivement une de ses nombreuses aisselles et revint tranquillement vers Julian.
— Comment s’appeler, ici ? (Nous vous ferons grâce un instant de son insupportable accent.)
— Emm… La Terre ! …La planète Terre ! …
— Non, pas ce niveau, pas planète. Où, ici ?
La créature frisa trois tentacules dans un geste semi-circulaire que Julian interpréta comme voulant désigner la pièce.
— Euh… c’est ma chambre… 13, Barcley Street, cinquième éta…
— Non, non !, s’énerva franchement Bü-Ww en bondissant d’impatience, « Où ICI ? Quoi nom ? »
Cette fois-ci, la créature fit un geste plus large, étendant ses tentacules avec exaspération aussi loin qu’elle le pouvait en faisant de grands cercles.
Julian hésita.
— La Terre tourne autour du soleil, dans le syst…
Notre pieuvre mutante trépigna, se mit à gonfler les joues et à noicir d’une façon menaçante ; elle crispa deux tentacules devant elle et mima, en miniature, et très intensément, presque rageusement, un Big-Bang suivi de plusieurs milliards d’années.
— Bon, bon !, s’apeura Julian. « Le plus que je puisse dire, c’est qu’on est … dans le cosmos, l’univers, le… l-la… — enfin… »
La créature se calma, recouvra sa teinte gris-vert et prit même un air aimable, puis sortit de nulle part un petit calepin écorné et se mit à en tourner patiemment les pages ; chacune d’entre elles était chargée de colonnes de hiéroglyphes soigneusement tracés. Bü-Ww produisit un crayon, le tailla minutieusement avec son joli bec nacré et se mit à écrire avec application.
— Ú-ñÑÍ-vëHrrrs. Vô-Âh-lâhhH !
Bü-Ww hocha la tête avec contentement, referma son carnet, l’empocha — remonta dans la fente et lança un joyeux « Mëërtsi bÿôkWoo ! », avant de se zipper dans l’au-delà.
Remise à flot du navire & Prodjectsss
Quand, au mois de novembre 2015, j’ai lancé La Tramice sur les flots, je croyais que ce projet allait si vite enthousiasmer tellement de personnes, qu’un équipage allait illico presto et bin hardiment se former et venir en garnir la passerelle. C’était au fond ma motivation principale : qu’une collaboration étroite, vivante et locale allait se manifester autour du journal, et bientôt aussi autour de maints trop cool prodjectsss au sujet desquels il me faut à tout le moins écrire, ce que je me propose de faire en ces pages au fil du temps, la présente en offrant une vue d’ensemble succincte.
Mais . . . la chose espérée, la collaboration étroite, ne s’est pas tout-de-suite-tout-de-suite manifestée. J’ai tout d’abord un peu, disons, mordu la poussière d’un récif, non-événement réduisant quelque peu à néant mon bref élan initial, qui n’aurait duré qu’une saison : sans équipage, La Tramice n’était qu’une épave, un trop lourd poids à porter — et . . . qu’étais-je devenu moi-même ? J’ai lu dans ma cabine et regardé des films en streaming . . . pendant six mois ! La vie, oui, mais en virtuel . . .
Faire équipe ne m’a que peu été donné. Je ne suis pas un fan du marketing ni de l’administration. Les demandes de subventions non plus, ce n’est pas mon fort. C’est pas évident de trouver des allié⸱e⸱s, surtout quand on n’a pas d’argent à leur offrir — que des idées propres à rendre ce dernier désuet. Hum . . . Quelle ironie ! . . .
Avec ça on reste en ville dans l’espoir de s’y faire des alliés⸱es, mais les révolutionnaires des villes ont la bougeotte, ils⸱elles veulent en sortir aussitôt que possible, s’établir en quelque lieu plus bucolique, et dès qu’ils⸱elles trouvent avec qui le faire, ils⸱elles le font ! Il doit bien en rester en ville, mais les rares personnes que je cherche, il semble qu’il me faille aller à l’aventure les débusquer, et cela peut prendre des années pour les trouver, par-delà les monts et les merveilles qu’on nous fait miroiter.
Et moi qui ai des projets quand même assez définis . . . ! En plus, j’ai besoin de sentir des atomes crochus avec d’éventuels alliés⸱es. Suis-je si difficile ? Je ne crois pas. Ô, destin solitaire que le mien jusqu’à présent, moi qui pourtant rêve de communauté ! Et ce n’est pas faute d’avoir essayé !
J’ai envie de mettre ce vieux disque de circonstance…
« Les copains des perrons aujourd’hui dispersés… » ~ paroles tirées de Frédéric, chanson de Claude L’Éveillé (https://youtu.be/lsK8KGLTCJU) — C’est cette chanson qui a inspiré mes parents à me donner ce nom que je porte encore aujourd’hui. (Quoique, la plupart du temps, je préfère une version abrégée : Fred ou Frédo.)
Bon, c’est trop injuste et tout le tralala, mais La Tramice, journal de l’ère communicationnelle, ça reste une bonne idée de marketing en soi — d’ailleurs, pour trouver du contenu au journal, ça, pas de problème ! Plein d’articles sont rentrés. Je me pratique avec cet article-ci pour commencer, je suis encore à trouver les bons outils. Malheureusement, il semble qu’un iPad, même avec le flot d’applications disponibles, ne soit pas, pour le moins, un outil hyper-facilement maniable pour la mise en page et l’édition. ^^
Quant au journal et aux éventuelles équipes, il faut juste persévérer. Ça me remettra toujours bien sur les rails de l’édition, ce qui est une très bonne chose, personnellement, car je souhaite depuis longtemps rassembler et reniper mes productions écrites et visuelles en vue de les publier.
*
Permettez que je recense ici les projets, tous ayant un rapport étroit à la communication (une liste qui s’allongera encore, je le sens), auxquels j’ai envie de me consacrer — seul maintenant, mais un jour, je l’espère, au sein d’une équipe, voire de plusieurs ! —, projets que je présenterai avec plus de détails au fil du temps par des articles sur La Tramice — . . . et dont un jour je raconterai, je l’espère également, les progrès. ^^
- Le Projet ARCHIPEL (archives, 1996 ; Alliance pour les Regroupements Coopératifs et Harmonieux selon les Idéaux, les Projets, les Échanges et les Loisirs) ; projet aujourd’hui défunt mais qu’il est certainement possible de ressusciter sous une forme ou une autre. Il s’agissait d’un début de lexique de mots-clés conçus pour utiliser plus intelligemment le Web et de quelques outils simples pour donner vie à ces mots-clés, dont un « navigateur » qui faisait appel à feu l’outil de recherche sophistiqué AltaVista — disparu trop tôt et jamais égalé depuis — pour effectivement naviguer parmi les pages balisées grâce à l’InterCode ARCHIPEL. ^^ (C’était l’ancêtre du projet suivant.)
- Tout bonnement, une « machine à souhaits », un logiciel pour mettre en contact les gens dont les souhaits se répondent, peu importe les langues ou lexiques par lesquels ils s’expriment ; un prototype se trouve ici en code source libre (depuis 2013). Le truc, c’est de décliner chaque souhait de différentes façons et de l’accompagner d’exemples de souhaits qui lui répondraient adéquatement, ces exemples eux aussi déclinés de différentes façons). Pour bien fonctionner, l’algorithme a simplement besoin de beaucoup, beaucoup de souhaits ainsi formulés. Ce prototype n’est qu’une ébauche d’un type de logiciel qui pourrait se retrouver un jour bientôt à la base d’une économie du don, c’est-à-dire inspirée par les besoins — et les souhaits ! Alliée à une interface graphique qui faciliterait en beauté l’usage intelligent du langage et de la communication en général, la machine à souhaits pourrait très bien un jour être la killer-app amusante, puissante, affranchissante et qui ouvrirait une ère de créativité et de perpétuel perfectionnement.
- Un roman qui décrit les premiers moments de l’ère communicationnelle à travers les yeux d’enfants qui la découvrent.
- Une bande dessinée d’anticipation qui décrit au nous l’avènement de l’ère communicationnelle.
- Un jeu de table (fortement inspiré par Le jeu des perles de verre, roman de Hermann Hesse) pour faciliter, visualiser et formaliser les conversations.
- Un « dialogiciel » pour enregistrer, parcourir, relier et analyser les conversations, les pensées et les idées dont elles sont faites.
- Qu’en dit Raton ? Une expérience de communication avec des ratons-laveurs via l’usage de symboles et de claviers adaptés.
Un journal de l’ère communicationnelle me permettra donc, au fil du temps de parler de tous ces projets, idées ou questions qui m’inspirent tout en créant un espace où tous, personnes et groupes, peuvent aussi présenter projets, idées, questions, outils, pratiques, théories, blagues (etc.) relatifs à la communication — et échanger à leurs sujets. Comme je compte le résumer sur la page couverture des prochains numéros imprimés,
La Tramice se veut une plateforme conviviale où tenir une conversation constructive sur les rôles que la communication peut et doit jouer dans notre monde en transition.
À cela, s’ajoutent des événements que je continuerai sporadiquement à tenir à Montréal et ailleurs — et que d’autres aussi pourront tenir si ça leur chante, ici et là dans l’univers :
- Les tablées de La Tramice (événements gratuits) • Après-midis dédiés à brainstormer, dessiner (illustrations, bandes dessinées), inventer des mèmes, blaguer ou pleurer, philosopher, se partager mille et une découvertes, réflexions, prendre des notes, faire des recherches sur internet, etc. — tout ça avec au cœur et en tête la grande question de la communication — et comme récompense possible, une belle publication de nos productions sur LaTramice.net !
*
Je ne sais pas quand il y aura à nouveau des exemplaires imprimés du journal — c’est tellement plaisant de lire ailleurs que sur un écran ! — mais je vais me concentrer en priorité sur le portail web (en principe, là où vous êtes présentement) :
LaTramice.net
. . . le peupler d’articles mutins, affréter le navire avec quelques bons outils (meilleurs qu’un iPad ;^P), enfin annoncer, puis entamer la deuxième étape du périple !
Bienvenue aux partenaires en tous genres dans cette aventure !
En passant, le rythme de publication ne sera peut-être pas tout de suite celui, un peu effréné il est vrai, que j’espérais au départ, mais . . . ça va s’tramer tranquillement, mon truc ! 😉
Fred Lemire · (Fred.Lemire@LaTramice.net)
alias Frédo
fondateur de La Tramice,
journal de l’ère communicationnelle
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—par exemple : lui envoyer du contenu.
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