[:fr]
Martian Canyon, par Jakub Cieślik
✦
Le nom de la science a été brandi pour justifier l’innommable, les nobles « droits » usurpés par des États qui nous les garantissent ensuite comme tyrans leur « protection ». Le mot « communication » a été accaparé pour signifier une voix (sic) à sens unique. Celui de science réduit à une fidélité aveugle aux experts de plateaux et à des consortiums pourtant tombés dans les griffes des lobbyistes.
Certains croient ce qu’on leur dit sur l’art du doute, en font une énième religion ; quelques rares seulement en font, en tirent véritable science. La plupart sont confus, ne savent plus ce qui est vrai et ce qui est faux. Nos écoles, plutôt que de nous enseigner « les réponses », devraient nous apprendre à questionner. Mais non. Bin voyons don’ ! L’ordre règne, tu le vois bien : regarde comme les gentils l’emportent sur les méchants ! Tu veux foutre le bordel ???
Le sarcasme n’est probablement pas ce qui arrangera les choses. Mais comment rendre le mordant de la falaise abrupte de ce Canyon qu’est le gouffre communicationnel qui s’ouvre présentement entre nous et déchire immensément le tissu social déjà tout malingre ? Comment faire sortir de sa caverne de Platon l’adorateur de l’écran plat et de ses platitudes télévisuelles ? Comment débrancher de la Matrice qui y est plongé de la tête aux orteils et ne la voit pas plus que le poisson son bocal ?
Une idée m’est venue : gens qui regardez quotidiennement le monde à travers les lunettes aux rayons X(.com) : pourquoi, comme dans le film They Live, ne les passeriez-vous pas à ceux qui en auraient besoin, histoire de les sortir de leur torpeur téléplatonique, celle du médiavers dénoncé par le philosophe Alexis Haupt ? De simples captures d’écrans, et hop !, la frontière entre les plateformes est franchie. (À défaut de littéralement pouvoir passer à d’autres vos lunettes immersives ― qui permettent de voir plus clairement la réalité ; en rapport aux mensonges qui nous sont contés, bien entendu.)
La confiance aux médias de grands chemins baisse et baisse et s’use et s’use. Sans retour. Il faudra bien un jour que l’on s’aperçoive collectivement du pouce sur le plateau de la balance, du solde dodu du théoricien de plateau ; que se fassent quelques poursuites ; que nous émergions quelque plateforme cosmopolite ― et que de majestueux ponts de compréhension s’élancent enfin par-delà le choc communicationnel ; que se retisse enfin du sens après la grave crise épistémologique qui nous a été infligée par des forces usurpatrices.
Les vertus, c’est bien ! Des droits humains inaliénables, ça aussi ! Mais si on laisse les méchants départager qui est bon et qui est méchant, on a un petit problème. Si on laisse les rapaces brandir fièrement le blason de nos droits inaliénables en les piétinant de la même foulée, on a de toute évidence un cas de grave maladie mentale dont il faudrait à tout prix se prémunir ou se dissocier.
Les plus malades sont ceux qui ne savent pas qu’ils le sont. Pire : ils sont convaincus que les gens qui questionnent leur beau narratif tout arrangé avec le gars des vues sont, eux, de grands malades ! On leur a dit de même, comme on le fait dans les sectes, de ne plus les écouter, ne plus les inviter.
Beaucoup trop d’Occidentaux sont persuadés que la propagande est chose toute orientale, qu’elle a été éradiquée depuis belle lurette dans leurs beaux journaux télévisés tout chromés du monde occidental moderne. La réalité est qu’elle y sévit plus que jamais.
Seulement, la conscience de cette propagande occidentale grandit à vitesse grand V chez les Occidentaux eux-mêmes, et l’affreux consortium Zio-Nazi qui s’est emparé des manettes n’a pas le choix, semble-t-il que d’accélérer ses opérations de mainmise mondiale à faire blêmir Georges Orwell ― afin d’éviter si possible quelques grandes révélations et réalisations à travers le monde qui pourraient être faites à leur sujet.
Mais les mensonges de ce consortium, honteusement relayés par ce que sont devenus nos « médias de grand chemin », sont maintenant si gros que nous atteindrons bientôt le moment de bascule où pratiquement plus personne ne croira, plus personne ne mangera la moulée, plus personne n’ira se faire injecter la chose la plus cheloue du monde comme on prendrait un ticket d’autobus. Mais il sera peut-être déjà trop tard.
*
Trop de gens encore restent de sel. Comme s’ils avaient vu la Méduse, été médusés. Mais regarde un peu ton propre mental, Occidental.e !
Bonus : si vous reconnaissez votre maladie, vous en êtes immédiatement guéri.e !
On leur écrit des arguments biens construits et ils ne répondent tout simplement pas, ou bien disent que ça a été « débunké » par tel ou tel ramassis de théoriciens patentés, et puis voilà. Ou on aura un réflexe partisan anti-« gauche » ou anti-« droite ». Pas d’arguments. On attend probablement que « les autorités compétentes » (ou celles qu’on passe pour telles dans les médias de grand chemin) se prononcent avant de « penser ».
Mais ce n’est pas vrai. On ne pense plus. Parmi les plus compétents se sont levés pour questionner nos « autorités » à la mords-moi-le-wef (the happy few) ― et ont été tout simplement mis au ban de la société sans aucun argument. Et après cela, on parle de « consensus scientifique » et de comme elle est belle et grande, la science ! Il y a clairement une case qui manque à cette façon de « penser ».
Ah, l’aveuglement des « académiques », parfois ! Assez éduqués dans leur domaine pour obtenir un soi-disant statut d’experts et se croire bien au-dessus du commun des mortels, mais vendus à un monde de réponses et de questions biaisées ― leur alma mater étant devenue Église de Vérité ! Leur Collège un Ordre inquestionnable du 33ième degré !
Un monde qui en est venu à tourner en ridicule quiconque questionne ses « connaissances » est tout sauf scientifique. Et se cacher dans les jupes de qui nous a donné à la tétée notre lait de savoir ne servira à rien. Pour savoir s’il pleut ― il faut sortir et tâter l’air ! Cesser de téter l’alma mater !
On a besoin de comprendre le réel en tant qu’intersubjectivité plutôt que de prétendre à l’objectivité. De réfléchir ensemble plutôt que les uns contre les autres.
Un monde cinglé, titubant de propagande est en train de vaciller dans la barbarie. Nous avons besoin de nous ressaisir, de ne pas ― ou plus ― consentir à la servitude ; nous avons besoin de muter.
On tentera ― on tente maintenant, encore ― de nous diviser par la peur ; par une nouvelle fausse pandémie, par tous les moyens ; par l’ultimatum d’une guerre mondiale pour mettre fin à toutes les autres. Pour de vrai, cette fois-ci.
N’y allez pas. Fermez la télé et jetez-la sur le trottoir. Cessez de bouffer la moulée. Méfiez-vous des solutions uniques. Retirez vos enfants des écoles attardées.
Et créons un monde humain.
Fred Lemire[:]