Auteur/autrice : Fred Mir
La tentation du monde
(i.e. : ça va bien aller)
« Ma vie est confortable. — J’ai l’eau courante, l’internet à volonté, ni chaud ni froid, ni faim ni soif, et — surtout — ma belle petite pilule bleue contre l’angoisse d’être ! La police arrête les voleurs, la télé m’informe des actualités, le gouvernement fait la loi et la morale est du bon côté. Les avions volent dans le ciel, les trains sur leurs rails, ↣ et le progrès file comme une flèche lancée par en avant. J’ai foi en cette flèche et y ajoute la mienne, en faisceau. — Nous vaincrons ! — Nous sommes un grand peuple aux commandes du vaisseau spatial Terre. Je peux dormir tranquille. — Ça va bien aller. »
Cette tentation, vous la connaissez bien.
Caricature : André-Philippe Côté
Après son deuxième échec, le diable transporte encore Jésus sur une fort haute montagne. Il lui montre, « en un instant » (Luc 4 : 5), tous les royaumes de ce monde et leur gloire. Puis il lui dit : « Je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu me rends hommage » (Matt. 4 : 9).
— Mais non, voyons ! Où vas-tu chercher ça ? Satan, maintenant ! ^^ Ne crois-tu donc pas à la techno-big-science incorporée ? Tiens-tu donc à attraper la maladie du nez¹ ? Ça va bien aller, c’est le techno-président lui-même qui l’a dit !
Je remets en question le progrès lui-même,
sa nature, sa culture.
Cette question : le progrès,
qui devrait donner un sens à notre existence,
ne s’est-il pas substitué à elle ?
Le progrès n’est-il pas devenu notre existence elle-même ?
La locomotive roule-t-elle pour rouler
et pour la seule griserie qu’apporte la vitesse ?
Pierre Foglia
*
Définition de « progressisme », selon Toupie.org.
Étymologie : du latin progressus, action d’avancer.
Le progressisme est un courant de pensée qui considère qu’une transformation profonde des structures sociales et politiques doit être accomplie pour une plus grande justice sociale et pour l’amélioration des conditions de vie. Il s’oppose au conservatisme.
Les progressistes croient au progrès moral de l’humanité et aux bénéfices que le développement des sciences et des techniques peut apporter au plus grand nombre.
Le terme « progressisme » a été créé vers 1930, avec l’idée selon laquelle l’organisation sociale et politique actuelle résulte d’un processus historique continu d’amélioration qui peut être poursuivi, voire accéléré par des réformes souvent radicales.
Porté par la philosophie du siècle des Lumières et par l’essor de la science au XIXe siècle, le progressisme part du postulat que le sens de l’histoire est le progrès. Cependant, les deux guerres mondiales du XXe siècle, les camps de concentration, la bombe atomique, les génocides, la persistance de la pauvreté, les pollutions . . . ont nourri les critiques de la notion de progrès et de la domination de l’humain sur la nature. Le progrès n’apparaît plus comme devant être limité au seul progrès technique ni comme étant le résultat automatique de l’histoire.
*
Je croyais auparavant que le progressisme se limitait à l’aspect social (en premier lieu, la défense des droits de la personne), je m’en suis même réclamé ; mais un fort relent de technototalitarisme me fait faire une petite recherche sur l’idéologie en question qui m’apprend que celle-ci cautionne par la bande l’arsenal technique de plus en plus envahissant du soi-disant progrès — ce qui, subitement, me rend tout le concept fort suspect.
À bien y regarder, il y a et aura toujours à redire et à parfaire en ce monde — comme en bien d’autres, sûrement. Donc une idéologie du progrès . . . par le progrès et . . . pour le progrès deviendra en ces mondes hégémonique en elle-même, du simple fait qu’elle se prolongera par nature à l’infini dans toutes les sphères de la vie, toujours plus totalisante.
Nous n’avons pas à soi-disant « progresser » sur le chemin sans fin d’une idéologie qui construit ses propres rails, mais bien à vivre, processus de diversité en évolution s’il en est un ! Les mentalités évoluent, oui, les idées se fraient un chemin et des outils s’inventent ; accompagnons ces processus — mais veillons avant tout à ce qu’ils ne deviennent pas voies ferrées barricadées, puis enclaves, puis esclavage ! Un progrès ne peut être que spécifique à une situation particulière ; il ne peut valoir pour toute situation, pour la bonne raison qu’il serait alors arrêt et non progrès.
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Il m’apparaît cependant évident que certains indices ont suffisamment de pertinence pour nous aider à mesurer de véritables progrès (et reculs) en ce qui a trait à notre aventure première — c’est-à-dire vivre. Si le PIB actuel (produit intérieur brut) est manifestement un indicateur perverti, il existe d’autres collectes de données possibles qui, bien conçues, peuvent, par simple principe de rétroaction (feedback), nous aider à mieux vivre, individuellement et collectivement.
La différence, c’est que ce genre de progrès entendra la mesure de façon mesurée, c’est-à-dire scientifiquement et humainement à la fois ; alors que le progrès progresso-progressiste (il faut être pour le progrès, voyons !) entend — de plus en plus, malheureusement — la mesure de façon technocrate ; c’est-à-dire moins humaine et plus autoritaire, plus totalisante, plus robotisante.
Une « science » vouée à un tel progrès, tracé impérativement par des techniques de plus en plus exclusives à des élites et classes exclusives, ce n’est pas de la science, c’est, au mieux, une machine infernale alambiquée digne d’une dystopie de série B.
La mesure mesurée n’est pas un progrès en soi, la construction sans fin d’une utopie dont le moteur emballé nous échappe, mais une attention constante et circonstanciée portée aux petits indices de la vie — c’est-à-dire une véritable science, une science humaine, qui nous éclaire, nous écoute et nous aide — ; et certainement pas un programme qui nous enfume, nous étiquette, nous salit, nous abêtit, nous exclue, nous divise, nous médicamente, nous contrôle, nous viole et nous encarcane !
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Ne vous laissez pas attraper par l’illusion ; ceci n’est pas du prosélytisme religieux, ce n’est pas du prêchi-prêcha, c’est bêtement le technototalitarisme qui nous guette et l’humanité qui est en jeu. Des génies comme Mœbius nous ont prévenus de cette tendance lourde à profiter de crises (ou à en provoquer) pour ensuite imposer des solutions qui nous asservissent, ou du moins nous rendent plus faciles à contrôler.
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La tentation du monde est si forte, parfois qu’on ne la voit plus. « Tout cela est bel et bon, l’humanité est en marche vers le progrès, la capitalo-techno-science s’occupe de plus en plus de nous ; j’ai mes divertissements, mes voyages, mes restos. Quiconque s’oppose à cette marche grandiose du monde est un disjoncté, un complotiste dont la pensée doit être vite neutralisée. — Vive la science (sic) en marche ! »
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À poursuivre ainsi la tentation d’un monde en marche dans un progrès inexorable, donc d’un universel imposant et imposé, on aura au final négligé, voire piétiné le particulier, la personne. À gober individuellement l’hameçon du progrès avec le lunch gratuit, on aura cédé de sa liberté, de son humanité. À placer un soi-disant progrès au-dessus de l’intégrité physique de la personne et de son droit à l’autodétermination, on l’aura abandonnée dans la foulée. Solidaires avec qui, déjà ?
On se prosterne aujourd’hui devant la machine inexorable pour atteindre ou perpétuer ce monde si tentant, si rassurant, si prometteur, où les autorités ont la réponse technologique adéquate grâce au glorieux progrès. — Veuillez relever votre manche, s’il vous plaît.
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Un véritable monde est chose digne à désirer, pourtant.
Un monde fondé sur nos désirs profonds, médités, sélectifs, harmonisés, oui, cela a du sens. Mais un monde à gober tout rond, tout encapsulé dans une belle pilule bleue pour revenir à la nouvelle normale (il y a sans cesse de nouvelles variantes de normales, on n’arrête pas le progrès), c’est un procédé à gogo — soit dit entre nous pour rester polis.
Je crois à une société solidaire faite d’individus autodéterminés. Le progressisme aujourd’hui, au prétexte du bien commun, efface trop souvent cette autodétermination sous des devoirs citoyens de plus en plus martelés, enjoints, voire forcés — et, de société réellement vivante, on chute à quelque informe « collectif » théorique en animation artificielle sur lequel se penchent les experts.
Que l’on mesure le progrès en fonction de l’humanité et non l’inverse serait un bon début d’amélioration de cet état pitoyable.
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Où va donc le monde ? — Chaque personne a en elle une version du monde et chaque personne fait son chemin.
— Où s’en vont donc ces mondes ?
Demandez-vous donc à quoi rêve chaque personne, demandez à votre cœur et aux gens autour de vous, et vous en aurez une idée pro-active, un petit monde digne de ce nom qui se tisse autour de vous — et de bonnes raisons de vivre en bonus !
Bonnes vies ! Bons chemins !
Outils pour une ère communicationnelle
Image : Moebius
Dernière mise-à-jour : 26 octobre 2023
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En avez-vous, comme moi, assez de cette foire d’empoigne qui, sur les médias sociaux et sur la Toile en général, enfle aujourd’hui comme tsunami, où chaque donnée est douteuse et à vérifier et à contre-vérifier, où certaines données ne sont même pas regardées par certains, sous le prétexte qu’elles seraient anecdotiques, hâtivement rejetées par ceux des fact-tchèqueurs qui sont relayés — très sélectivement — par les médias de masse, ou alors tout bêtement parce qu’elles viendraient de sources affiliées au « mauvais » bout du spectre politique et pour cela automatiquement discréditées ? Une foire où les données brandies et répétées comme catéchisme par les médias de masse proviennent de sources pour le moins douteuses et non moins centralisées ? Où une élite s’enrichit en temps de crise pendant que le reste y goûte — et que les plus atteints par la propagande galopante en redemandent ?
De la science, on en veut. Mais une centralisation s’est installée aujourd’hui qui nuit à la science, une centralisation de pouvoir et non de savoir. Quand on refuse de débattre, quand on ment, quand le ver est dans la pomme, quand la rétroaction nécessaire au savoir est refoulée par le vent du pouvoir qui seul anime la roue, quand nous ne sommes plus maîtres des outils qui devaient pourtant fidèlement nous servir, quand le centre du pouvoir s’immisce dans chaque sphère de nos vies et réduit à bétail l’humain et à errement son potentiel — ce n’est plus de la science.
Bon, nos médias nous servent mal, mais pouvons-nous nous passer d’organes de communication ? Notre science elle-même est sourde et se totalitarise, mais pouvons-nous nous passer de science ?
Non, bien sûr que non.
D’abord, la réalité ne se résume pas à des « faits » — toujours, avez-vous remarqué ?, établis par des autorités, qui peuvent, par cette prérogative, aisément les manipuler. Non, la réalité est constituée d’une myriade de points de vue — et nous devrions pouvoir les « entendre » tous afin de ne pas obtenir, dès le départ, une vision biaisée de la réalité.
Sauf qu’il y a aujourd’hui un format réducteur de réalité qui s’est installé qui n’est guère favorable aux échanges et au débat. On cancèle allègrement, on dénigre gratuitement, on n’a d’arguments que d’autorité ou pour refuser le débat — et on se conforme à l’avenant ! Nos médias sociaux actuels sont mieux que rien, certains débats y ont tout de même lieu et nous nous y comportons comme les neurones d’un vaste cerveau planétaire dans les limites qui nous sont imparties au sein du spectaculaire flot d’information. Mais il nous faut mieux.
Ce qu’il nous faut, c’est un média social fiable, horizontal, qui conserve les données, permette de les mettre en relation intelligente et permette aussi les annotations, qui facilite les débats, qui puisse exister en-dehors du substrat informatique et indépendamment de lui et, surtout, qui ne nous efface pas quand on ne marche pas dans le sens des flèches ; un outil universel de communication, une plateforme inclusive et impartiale — un réseau de telles plateformes et outils ; un réseau universel où ne soient pas d’office balayés du revers de la main la demande de se faire entendre, de débattre, de questionner — ou, par exemple fort actuel, tout rapport citoyen que l’on pourrait vouloir faire homologuer à propos de notre état de santé suivant la prise d’un produit encore expérimental.
Qu’est-ce qui nous nuit, présentement ? Est-ce la science ? Est-ce la communication ??? Non, bien sûr, mais les mauvais usages qui en sont faits par des pouvoirs élitistes et autoritaires. Une communication à sens unique est une bouffonnerie, en regard du potentiel réel de la communication. Et une science sans réelle communication n’est pas une science — mais une secte.
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L’universalité a été si souvent si mal utilisée, qu’elle est peu à peu devenue, pour beaucoup — et avec raison, hélas ! —, synonyme de contrôle élitiste et de bureaucratie — utilisation totalitaire qui réunit au bas d’un nouvel axe les prétendus « extrêmes » de l’axe gauche-droite. Que reste-t-il, qu’est-ce qui surnage lorsqu’on a identifié et remis à sa place ce qui, indigne affront à notre potentiel, nous rendait moins humain ? L’humain, bien entendu. L’humain est là où co-existent l’individuel, le collectif et l’universel.
Un réel universel ne peut être unilatéral puisque, ainsi constitué, un simple dialogue le dépasserait en universalité.
La communication doit être ouverte, multilatérale, parcourable, et la seule chose qui doit y être universelle en est l’accès. Nous avons besoin d’un outil commun, d’un moyen pour bien nous communiquer, du moins d’un protocole de base pour se communiquer non seulement nos conversations, mais aussi nos offres, besoins, intérêts, disponibilités, itinéraires, rendez-vous, capacité de transporter, circuits, idées, définitions, questions et réponses — bref, nous avons besoin de nous arrimer, communicationnellement parlant.
Nous avons besoin de communication, pas de contrôle. Pas unilatéral, en tout cas. — Et les témoignages qui se retrouveront dans cette nouvelle écologie des données devront bien sûr être corroborés. Et nous devrons nous assurer que cela ne soit pas la prérogative d’une entité exclusive.
En commun, nous devons avoir un système qui mette à profit l’intelligence collective et qui soit apte à faire émerger de nos rapports : connaissances, expériences, points de vue et déductions — de réelles clartés.
Cela, bien sûr, n’ira pas sans débats, querelles, enquêtes, procès, témoignages croisés. Mais ce sera mille fois mieux que les omissions, frilosités et propagandes d’antan.
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On a appris, dans une logique divisive, à prendre parti plus vite que son ombre, à tenir d’avance pour faux ou trompeur tout ce que dit « l’ennemi », à se précipiter sur des conclusions, des atteintes à la réputations, des accusations, des conflits, des coercitions — et sur la guerre, évidemment : où ailleurs pourrait donc mener la notion d’ennemi ?
On devra maintenant, dans une logique inclusive, apprendre à mettre en relation, à argumenter, à débattre, à réfléchir le complexe et laisser émerger le sens. Il y aura de tout et de son contraire, des critiques et des contre-critiques, mais, bien conçue, ce réseau communicationnel pourrait nous présenter une réelle image globale détaillée et réellement nous aider à trouver et tracer en ce monde . . . nos multiples chemins.
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Il est vrai que le combat est aujourd’hui engagé entre le potentiel humain, l’humanité, et la concentration de pouvoirs colossaux en passe de les subsumer à quelque totalitarisme, technocratique ou autre.
L’enjeu de ce combat est une technique qui ne doit en aucun cas nous échapper, que ce soit de façon autonome (intelligence artificielle) ou en tombant dans les mains d’une élite totalitaire ; j’ai nommé : la technique langagière, la technique inhérente au fait de communiquer. On peut bien refuser la technocratie, tout plaquer et aller rejoindre des écovillages rustiques, mais le problème restera entier si on ne trouve pas moyen de communiquer intelligemment entre nous.
Les technologies communicationnelles informatiques ont leurs défauts, mais sont là pour rester. Nous devons nous assurer qu’elles restent entre nos mains ; pour nous servir — et non l’inverse. Elles doivent être nos outils, nos recettes, nos pratiques, etc. Et côté client, autant que possible. Des consoles personnelles qui nous assistent et qui parcourent le réseau qu’elles forment entre elles afin de nous présenter l’état des lieux et ce qui répond au mieux à nos besoins, demandes, souhaits et questions.
Bon, elles sont en passe de nous échapper, les belles technologies, et cette ère technocratique nous échappe déjà de maintes façons, mais tous les ingrédients sont également disponibles pour que nous puissions encore établir une fondation réellement humaine à notre monde — et ne pas œuvrer en vain !
Nous avons besoin d’infrastructures communicationnelles dignes de ce nom.
Et des écovillages, bien sûr. Tout cela en même temps !
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Ce réseau inclusif et impartial devra être plus que citoyen — adjectif qui, avouons-le, perd fort de son lustre en régime totalitaire —, il devra être cosmopolite. C’est-à-dire que chaque être communicant, ultimement, devra pouvoir y avoir chapitre.
C’est un grand chantier à lancer. Je m’y étais essayé, et cassé la figure, en 2020. C’était trop d’administration, trop de gestion pour ma constitution de poète. Mais il est désormais reparti pour moi, le beau chantier [Révision : 2025-02-06], grâce à l’avancée des robots conversationnels !
Voir : La Tramice sur Discord !
Ce chantier est déjà lancé en de multiples entreprises à travers le monde, tellement le besoin en est criant. Je vais pour ma part continuer à écrire, à placer des commentaires, à écrire ce roman ― et à tramer, bien entendu, à faire de belles connexions ! ― histoire de porter le message et de l’accomplir.
Puisse La Tramice, vaillant Vaisseau ~ nous y mener !
Communicationnellement vôtre,
Fred Lemire
alias Frédo
Fred.Lemire@LaTramice.net
Tramarade éditeur pour La Tramice
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Si tu veux construire un bateau,
ne rassemble pas tes hommes et femmes
pour leur donner des ordres,
pour expliquer chaque détail,
pour leur dire où trouver chaque chose.
Si tu veux construire un bateau, fais naître
dans le cœur de tes hommes et femmes
le désir de la mer.
Antoine de Saint-Exupéry
Cela est humain
Dessin : @DrawnTechnology
Révision : 19 septembre 2023
~ Manifeste ~
Et si le clivage gauche-droite était un leurre ?
Ne trouvez-vous pas vous aussi que les médias de masse, de nos jours, tiennent des discours bien trop homogènes et bien trop semblables à ceux que tiennent des autorités bien trop souvent inquestionnées ? C’est un phénomène qui, hélas, se généralise, et qui ne laisse que peu de place au débat ou aux témoignages citoyens, par ailleurs aisément cancèlés par un establishment qui, en contrôlant ces médias (ou sont-ils alors devenus complices ?) — sociaux et autres —, contrôle le narratif général.
Conditionnés par ces médias en apparence divers, on rejettera alors une source ou une autre du revers de la main en prétextant qu’elle est « communiste » (sic) ou alors liée à « l’extrême droite » — tous les amalgames, tous les repoussoirs sont permis.
Par exemple, pour un état totalitaire présentant des idéaux traditionnellement « de gauche » — contradiction inévitable car le pendule de la liberté se balance bien des lignes droites tracées dans l’imaginaire —, pour un tel état, secret ou visible mais docilement relayé par les médias de masse, ce sera facile de cracher sur toute objection, « évidemment de droite » et donc à rejeter (puisque aucune objection n’est permise — ou du moins entendue — à l’intérieur du totalitarisme, qu’il soit de droite ou de gauche) : et donc automatiquement erronée. Et vice-versa.
Hannah Arendt a popularisé le terme de totalitarisme. Dans The Origins of Totalitarianism (1951), elle en parlait en ces termes : « [L]e mot totalitarianism exprime l’idée que la dictature ne s’exerce pas seulement dans la sphère politique, mais dans toutes, y compris les sphères privée et intime, quadrillant toute la société et tout le territoire, en imposant à tous les citoyens l’adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté. »
La revue Argument, dans son édition 2018-2019, nous explique que : « La différence entre la répression totalitaire et le genre de limites fixées par les tyrans militaires était que ces derniers ne se préoccupaient que des critiques de leur régime, tandis que les dirigeants totalitaires, comme les nazis et les communistes, cherchaient à mettre en place un mode de pensée qui pénétrait tous les domaines, notamment la philosophie, la littérature et l’éducation. »
La Wikipédia rapporte aussi que, « Selon Hannah Arendt, la différence entre une dictature et un régime totalitaire ne se situe pas dans l’ampleur de l’arbitraire, de la répression et des crimes, mais dans le degré de contrôle du pouvoir sur la société : une dictature devient « totalitaire » lorsqu’elle investit la totalité des sphères sociales, s’immisçant jusqu’au cœur des sphères privées et intimes (familles, mentalités, psyché individuelle). » (Source : The Nature of Totalitarianism)
Le totalitarisme est donc d’autant plus totalitaire qu’il empiète sur les domaines proprement humains, qu’il menace au premier chef l’intégrité de soi, la totalité de nos rêves, potentiels et emprises sur la marche du monde.
Il ne faut pas alors s’étonner du sentiment populaire d’être exclu de l’exercice d’un tel pouvoir (totalitaire) — même quand il a été élu supposément démocratiquement —, ni du besoin de se tourner vers des témoignages citoyens, ni de tirer la sonnette pour alerter la masse qui se laisse guider par cette élite totalitaire aux oripeaux d’universalisme — ni, évidemment, de douter — de tout —, encore et toujours.
Tout cela sera évidemment cavalièrement dénigré comme « populisme de droite » par un establishment totalitariste aux valeurs de gauche. Et vice-versa, comme « populisme de gauche » par un establishment totalitariste aux valeurs de droite.
Il faut l’admettre, un tel extrême, affublé sans vergogne du nom de « communisme » ou de « fascisme » dépendamment d’où l’on se trouve sur l’échiquier — car, supposément l’un est à l’autre bout du spectre par rapport à l’autre —, partagent tous les deux la propriété d’être totalitaire. La représentation de la Wikipédia du clivage gauche-droite (ci-dessous) ne suggère un tel rapprochement qu’imparfaitement, selon moi, par la courbure d’un cercle incomplet.
Aujourd’hui, on entend souvent le mot « communisme » pour désigner le pire de ce qui s’est réclamé de ce nom — à vrai dire des façons totalitaires contraires à l’idée initiale du communisme, à savoir une société autogérée sans état. Pour corriger la méprise, il faudrait parler d’au moins deux sortes de communisme. Ajoutons donc le communisme totalitaire, soit, même s’il n’a de proprement communiste que le nom, mais plaçons en parallèle, dans l’autre hémisphère du spectre, pour rendre tant soit peu justice à l’idéal communiste, le communisme libertaire.
Logiquement, ce dernier devrait se trouver au-dessus d’une ligne le séparant de son parent viré méchant. Du coup, on voudrait bien voir le fascisme lui aussi passer sous cette ligne. Et pourquoi pas ? Cela suggère alors un axe complètement différent.
Humain : car tout cela, en-haut de la ligne, est humain et peut certainement être harmonisé — SI toutefois on ne tombe pas dans le piège d’une fausse dichotomie qui fasse prendre parti d’un trait humain contre un autre, quitte à le discréditer hâtivement, honteusement — d’une étiquette infamante ! (On se demande parfois si les notions de gauche de droite n’existent que pour entretenir l’ennemitié.) Mais que sont véritablement la gauche et la droite, sinon un écheveau inextricable de passions humaines allant des individuelles aux collectives — alors que la coïncidence de ces deux univers est cela même qui nous constitue comme humain et en humanité ?
Non, cette gauche et cette droite, c’était au fond une grosse diversion. Car tous les traits suivants sont humains : la volonté de conserver des traditions (un consensus sur un ensemble de traditions qui ont fait leurs preuves est certes une bonne base pour pouvoir expérimenter sans tout risquer) ; la liberté d’entreprendre dans un cadre juste établissant nos droits (entendre : les limites de ces droits : écologiques, économiques et morales) ; la recherche de l’harmonie sociale ; enfin, une autonomie personnelle maximale et responsable dans une dynamique commune qui ait pour priorité que toutes et tous aient selon leurs besoins. On peut certainement très bien vivre en s’inspirant du meilleur du conservatisme, du libéralisme, du socialisme, et du communisme libertaire, car tout cela est humain.
Un tel axe vertical, qui distingue ce qui permet l’intégrité de la personne et de la société, me semble bien plus orientant qu’un axe qui nous déchire inutilement — jusque dans nos entrailles ! (Ex. : la question de l’avortement.) Cela ne vous apparaît-il pas évident, à vous aussi ?
Ou bien peut-être ce nouvel axe (humain / inhumain), n’est-il même plus un axe politique mais un repositionnement émancipateur de l’humanité, tout bonnement ?
*
Dans la confusion qui règne de nos jours, une question cruciale à se poser est certainement : Pouvons-nous nous délivrer des querelles où nous ne voyons que du mauvais à l’autre bout d’un spectre imaginaire où nous campons ?
Oui, demandons-nous si on voit bien à l’individuel et au collectif, ces notions sont orientantes, primordiales en regard de ce qui nous constitue ; mais, de grâce, n’en faisons pas un facteur de division : les deux vont ensemble — ou pas du tout. Un collectif réel est fait d’individus réels, c’est-à-dire libres de leurs choix et actions. Et, de même que chaque individu est ainsi responsable de la réalité collective, il doit considérer l’impact de ses actions sur les autres — et aussi pouvoir bénéficier de la richesse collective pour continuer l’aventure humaine.
On nous a leurrés — ou nous sommes-nous nous-mêmes leurrés ? — à croire à cette dichotomie gauche-droite étrange qui divise tout le monde à tous les niveaux.
Si on ne rejette rien de l’humain, on ne devient évidemment pas tous pareils : on vit différemment, selon ses goûts ; il y a une grande diversité. Mais on s’entend universellement sur une chose : la dignité humaine et, par extension, celle de la vie en général. Tu peux vivre différemment — et même ailleurs, avec d’autres qui te ressemblent —, mais n’inflige de tort à quiconque et ne menace pas les écosystèmes essentiels à la vie.
C’est à l’aune de ce principe qu’on pourrait, sans regret, mettre le communisme totalitaire, le fascisme qui y ressemble étrangement, de même que le technototalitarisme qui pointe . . . à la poubelle de ce que l’histoire aura jugé inhumain — c’est-à-dire en soi défavorable à l’humain et à la possibilité d’humanité.
Au-dessus, la maison, la nature, l’univers et ses relations, l’esprit agissant : éco, cosmo, perso. — En bas l’outil, les recettes, les idées mêmes : techno, praxis, philo.
Synthèse possible : il ne faudrait pas qu’un outil, une manière de faire ou encore une idée devienne ce qui détermine l’existence.
L’existence est première. Moralement première. Les idées, les outils, les pratiques doivent la servir et non l’inverse. Ce serait peut-être même une bonne définition de ce qui est véritablement humain.
En outre, individuellement, est véritablement humain qui ne délaisse pas les réalités humaines pour une idée fixée dans son crâne comme un programme dans la mémoire morte d’un robot.
notre parole sculpte le réel
notre parole sculpte le réel
et le tisse et le modèle
notre écoute le parcoure
ouvre des lieux, des chemins
des télépathies et des voyages
notre curiosité élargit le monde
notre intérêt l’ensemence et le fait fructifier
nous sommes le temps qui arrive à l’espace
le verbe fait chair, la chair esprit
des histoires qui s’écrivent
la vie, la vie, qui se lie
des maelstroms d’interprétation(s)
des mondes, des nations de notions —
des États Quantiques qui pianotent
des équipées fantastiques
des nœuds, des obstructions
se dénouent par le jeu
le recul, la réflexion
le temps, qui souffle
des messages de nous à nous
de vers à soi à vers à tous
*
tous nus dans le désert
nous serions riches
de toutes les galaxies
de la souple langue
— tapie, magique —
et du souple esprit
joli ciel où s’articulent
nos idées, fixes ou filantes
qui brillent, et brillent, et brillent
Un souhait plus gros que le ventre
Un nouvel ordre
Lettre aux gens de la bidouille
(Appel au génie cybernétique)
Eh bien, sachez, d’abord — que j’en suis, de la bidouille, et que si l’informatique enchante, je sais très bien qu’elle peut aussi envoûter et enfermer . . . et terriblement mieux qu’une cage — où il est du moins loisible d’être autre chose que ce à quoi est prévue une case. ^^
Le rêve devenu cauchemar est une vieille rengaine, les rayons science-fiction en regorgent et la vie, hélas ne s’est pas prémunie de tous ces vaccins littéraires ou cinématographiques, et . . . nous nous enlignons pour une polydystopie bien carabinée !
Mais . . . faisons contre malfortune bon cœur, et voyons aujourd’hui nos outils.
Un bref coup d’œil suffit à se rendre compte qu’ils sont techniquement plus que suffisants pour remplacer, et avantageusement, à l’échelle de leurs utilisateurs (autrefois administrés), les grands systèmes qui traitent encore la population comme une masse — parfois bien malcommode à pousser dans une case !
Je dis, moi, que le moment d’un nouveau système est arrivé : un système qui nous inclut et qui accompagne la diversité plutôt que de la standardiser !
Nouvelle administration !
*
Révision 2022-06-18 :
Question de préserver ma santé mentale, j’ai décidé d’abandonner l’ambition de réaliser moi-même informatiquement ce projet.
Je continue toutefois d’y réfléchir et d’y méta-bidouiller
dans un contexte qui me sied mieux.
*
Je vous invite à rejoindre la petite équipe qui présentement s’active à la mise sur pied d’un système de communication émergent qui met au centre les besoins et les souhaits de chacun — j’ai nommé : la machine à souhaits. Celle-ci est constituée d’un essaim d’assistantes personnelles appelées tramices qui, à travers leurs consoles tramicielles, collecteront nos souhaits et nous aideront à les préciser.
Visage de la tramice n° 721
Nous désirons qu’elles aident leurs tramarades (ainsi appelle-t-on les utilisatrices et utilisateurs de ces tramices), dans leurs langues (bienvenue d’ailleurs aux contributions en toute langue), à trouver et formuler leurs souhaits (demandes, offres, intérêts) ; nous souhaitons qu’elles soient aussi un peu psychologues, et viennent déceler les désirs profonds enfouis en nous, les besoins parfois tus — ou niés par une vision par trop limitative du monde.
Nous croyons qu’un monde multicolore et fluide est non seulement souhaitable, mais qu’il est tout à fait possible de le mettre en place par une intelligente communication de nos souhaits.
Ces souhaits seront par nos tramices envoyés à la WOOM, la Wish-Oriented Oracular Memory, où ils seront appariés avec diligence, intelligence et discrétion, derrière une muraille inscrutable et bienveillante. Le principe de cet appariement est la cohérence même du langage. Car on compilera, à travers les réponses des tramarades, éventuellement toutes les façons de dire une même chose, et aussi quels souhaits sont complémentaires les uns pour les autres, ce qui donnera à la WOOM les moyens suffisants d’intelligemment apparier tout ça — et par la bande de faire apparaître un dictionnaire pictographique émergent des éléments de communication que nous utilisons tous les jours de mille-et-une façons.
L’algorithme d’appariement des souhaits est à l’état de prototype fonctionnel depuis 2013 et je viens de coder un moteur de conversation qui permet de jaser, comme avec Siri, OK Google ou Cortana (textuellement seulement pour l’instant). Et nous sommes étions présentement à donner un peu de conversation à notre assistante prototypale, la tramice n° 721.
Grâce à l’intelligence spatio-temporelle de la base de données centrale, la WOOM, les tramices aideront aussi les tramarades à planifier leurs rendez-vous (il est parfois ardu de trouver un moment et un lieu qui conviennent à tous, surtout quand on commence à se faire quelque peu nombreux), leurs transports, le transport de matériel, leurs projets, leurs équipes émergentes, etc.
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La notion de se faire tramarade, de mettre l’accent sur les utilisateurs (regroupés ici par une guilde, La Guilde des Tramarades) est une approche qui implique une participation décentralisée, libre et émergente, passant par la communication enfin prise en mains par nous tous, nous les personnes, et non quelque société incorporée sur notre dos. La co-gestion des ressources et des projets n’a pas à être chiante, si elle est astucieusement facilitée et coordonnée par nos serviables machines.
Nous sommes étions particulièrement à la recherche des talents suivants : administration de système (serveur web), infographie, animation par step-motion, montage vidéo, programmation, animation, recherche, traduction (toutes langues), impression, reliure, fabrication d’encre végétale et d’un tampon marqueur (pour les carnets de reconnaissance) ; connaissances en WordPress, TikiWiki, LiveCode, Ruby, SQL ; APIs et ontologies de toutes sortes : RDF, OWL, Semantic MediaWiki, etc. ;
Je vous invite à en apprendre plus sur le projet et la vision de la machine à souhaits en visitant les pages qui en parlent sur notre site.
Écrivez-moi un mot si vous désirez que je vous invite à notre groupe de réflexion privé, ou si vous souhaitez vous impliquer dans notre projet — ou simplement pour en savoir plus. — Les bonnes questions sont toujours les bienvenues !
Belle et bonne bidouille à nous !
Fred Lemire
Fred.Lemire@LaTramice.net
Le projet « machine à souhaits » — (anciennement connu comme : Le Projet Mots Sapiens)
Dessin de Mœbius
Le projet « machine à souhaits »
(anciennement connu comme : Le Projet Mots Sapiens)
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L’idée simple et géniale d’une machine capable d’apparier automatiquement les souhaits qui se répondent selon des paramètres entièrement définis par les usagers eux-mêmes, voilà la vision à laquelle cette page est dédiée — et plus que la vision, maintenant que nous avons les outils !
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Révision 2022-06-18 :
Question de préserver ma santé mentale, j’ai décidé d’abandonner l’ambition de réaliser moi-même informatiquement ce projet.
Je continue toutefois d’y réfléchir et d’y méta-bidouiller
dans un contexte qui me sied mieux.
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Exemples de souhaits :
• avoir des panneaux solaires pour ma maison à la campagne
• offrir du transport en co-voiturage les mardi, jeudi et samedi matins
• créer un réseau d’auteurs
• découvrir et visiter des communautés explorant des alternatives sociales
• faire des randonnées de vélo à plusieurs
• trouver « l’âme-sœur »
• participer à un cercle de lecture
• prendre des cours de danse
• offrir des cours de reliure
• faire partie d’une chorale
• trouver un espace communautaire accessible en tout temps et que l’on peut réserver gratuitement
Ci-dessous, la liste de tous les projets partenaires avec lesquelles nous nous sommes alliés jusqu’à maintenant :
• Marché artisanal Montréal, collectif
• Le Réseau PraxÉco, réseau libre de recherche et développement
• L’Atrium de l’Apprenti Sage, plate-forme consacrée aux écolieux québecois
• Votre initiative ici ?
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Veuillez lire, ci-bas, la Lettre aux projets similaires qui explique les tenants et les aboutissants d’une telle alliance.
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À LaTramice.net, l’idée de la machine à souhaits a pris la forme de :
La Guilde des Tramarades
. . . ce dernier terme désignant les usagers d’un réseau de machines à souhaits que nous appelons tramices — la nôtre (espérée pour l’hiver 2021) étant tramiculée 😉 la Tramice n° 721.
Un avant-goût de ce déploiement particulier de l’idée de machine à souhaits est donné dans cet article du 27 juin dernier :
Qu’est-ce qui se trame sur la Tramice ?
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Vous avez vous aussi des idées sur ce que pourrait être et faire une machine à souhaits digne de ce nom ? Vous connaissez une initiative de cette sorte qui pourrait figurer dans la liste évoquée ci-dessus ? Vous avez des questions ?
Écrivez-nous !
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Vous souhaitez rejoindre la
La première étape est de créer votre volio !
(Du latin volio, « je veux » : il s’agit de votre liste de souhaits personnelle.)
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Plusieurs autres que nous (de LaTramice.net) on eu en essence la même idée, ou se sont spécialisés dans un domaine spécifique de machine à souhaits. Il existe beaucoup de tels services : pour le co-voiturage, les rencontres, des bibliothèques d’outils, la formation d’écovillages, les ateliers collectifs, les systèmes d’échanges locaux, etc.
Pour ceux-là, nous avons un message :
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Lettre aux projets similaires
Nos outils entre nos mains pour
tisser ensemble le monde de demain
Votre entreprise, comme bien d’autres ayant trait à la communication de données individuelles entre pairs, devra éventuellement, si ce n’est déjà fait, se poser la question de sa position dans l’écosystème communicationnel de la Toile sémantique, lequel n’en est plus à ses premiers balbutiements, mais est encore loin d’être définitif — et ne le sera probablement jamais, ce qui est tant mieux !
Notre approche du domaine se veut avant tout conviviale et pour cela, langagière ; le langage étant — (il devrait l’être) — l’outil convivial par excellence, puisque nous l’avons toujours sur nous, même au vestiaire.
Cette approche est de celles qu’on peut appeler émergentes, c’est-à-dire partant de la base — à savoir : des individus — une approche participant d’un mouvement que nous vous invitons à considérer, dans l’ensemble de l’écosystème communicationnel, pour le rôle qu’il peut — et doit, selon nous — y jouer.
L’opportunité est trop belle, non ?, pour nous tous qui communiquons et comprenons que la communication est l’ingrédient magique de toute société, de dignement reprendre entre nos mains les outils qui tissent le monde ?
Nous vous invitons par la présente, si cette opportunité à vous aussi vous sourit, à prendre connaissance du projet « machine à souhaits » que nous avons concocté et dont plusieurs morceaux sont déjà en place.
Nous sommes basés à Montréal et souhaitons réseauter avec des entreprises similaires à la nôtre en esprit.
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Contredisez-moi si je me trompe, mais, à mes yeux, des projets tels que le vôtre participent, du moins potentiellement, d’une mouvance qui, au-delà des techniques que l’on adoptera pour les manifester (et que d’aucuns pourraient être tentés de discréditer par un « reductio ad uberum »*), porte le nom d’organisation par la base. Selon ce paradigme, chaque être capable de communication peut, à part entière, être citoyen du monde — être agent d’une société émergente —, et doit être aidé en cela par des pratiques et des outils conviviaux conçus et transmis à cet effet, de même qu’en constant développement ; — ni plus ni moins que le langage que nous utilisons.
* Calqué sur : reductio ad absurdum, raisonnement par l’absurde.
Un tel système émergera de ses parties et en sera réellement constitué, contrairement à une certaine vision de la « démocratie » qui part d’un sombre et mauvais coin de l’univers, un coin d’arène et de combats où nos rêves, placés en concurrence, s’annulent les uns les autres . . . plutôt que de se compléter.
Construisons des ponts . . . et quelques murs aussi ; mais pas trop de souricières, de cul-de-sac ou de courses de rats de laboratoires, svp !
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Notre approche, avec le projet « machine à souhaits », bien que « tout englobante », l’est essentiellement au niveau du langage, qui est aussi notre terrain de jeu à tous, quand on y pense.
Ce que nous proposons là pourrait bien, à première vue, ressembler à une compétition redoutable : car une machine à souhaits universelle pourrait, n’est-ce pas, par définition, rendre obsolète toute machine programmée pour répondre à certains types de souhaits particuliers ? Nous croyons au contraire qu’une synergie mutuellement et globalement enrichissante est non seulement possible entre nos plateformes dans l’écologie communicationnelle de demain, mais éminemment souhaitable.
Très concrètement, voici ce que cela pourrait être.
Notre outil est une assistante personnalisée appelée tramice qui a pour fonction première de nous aider à identifier et à préciser nos souhaits véritables ; il y aura autant de tramices que de tramarades, c’est-à-dire de personnes qui en utiliseront. Nos tramices, elles, communiqueront avec la WOOM, la Wish-Oriented Oracular Memory, où seront sécuritairement stockés et appariés nos souhaits, appariements dont nous informeront diligemment nos petites tramices.
Nous offrons à votre entreprise une ristourne de 10 % sur chaque abonnement à notre Guilde qui la citera comme contact. Plus précisément, nous vous invitons à rejoindre, et personnellement et au nom de votre entreprise, la Guilde des Tramarades ; en tant que tramarades, vous pourrez inviter d’autres personnes à utiliser notre outil, puisque l’inscription fonctionne par réseau. De plus, en cas de partenariat, là où ce sera pertinent, nous nous engageons à mentionner votre entreprise à nos tramarades lorsqu’ils auront des souhaits dans vos cordes.
Plus fort encore (du moins est-il permis de l’espérer), notre assistante pourra un jour aider votre entreprise à l’interne, tout comme le fait aujourd’hui le courriel, et certainement bien d’autres outils d’organisation et de communication. De plus, il est envisageable qu’une approche telle que la nôtre utilisant le langage naturel puisse éventuellement faciliter une intégration d’outils tels que le vôtre dans la Toile sémantique universelle. Le progrès étant ce qu’il est, nos données seront éventuellement sémantiquement connectées ; nous pensons que les individus devraient être les premiers bénéficiaires de cette technologie, que là est le levier à remettre entre nos mains et qui n’aurait jamais dû nous échapper.
Que ce soit via notre produit ou un autre, nous croyons que l’avenir est aux tableaux de bord personnels et aux assistants communicationnels, voire sans doute aux robots, qui nous accompagneront de plus en plus dans la vie de tous les jours. Et nous pensons que cette assistance doit se faire de manière personnalisable, émergente, fluide, multicolore, solidaire et participative.
Ne le pensez-vous pas également ?
Nous croyons que le principe d’émergence, appliqué aux souhaits, est, en tout cas essentiel à la convivialité essentielle, car à la fois fin et moyen : la meilleure définition du « lieu » où nous souhaitons être.
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Avec le projet « machine à souhaits », nous espérons entre autres redonner leurs lettres de noblesse aux notions d’interface, de gestion et de système — en faire des notions qui n’effacent ou ne limitent pas la personne (par exemple par des catégories trop restrictives), mais au contraire l’aident à se déployer et à faire connaître et rayonner son unicité — et, de même, à participer à plus grand en tenant compte du bien-être de chaque être.
La notion de se faire tramarade, de mettre l’accent sur les utilisateurs (regroupés ici par une guilde, La Guilde des Tramarades) est une approche qui implique une participation décentralisée, libre et émergente, passant par la communication enfin prise en mains par nous tous — les individus —, et non quelque société incorporée sur notre dos. La co-gestion des ressources et des projets n’a pas à être chiante, si elle est astucieusement facilitée et coordonnée par nos serviables machines.
Je vous invite à en apprendre plus sur le projet et la vision de la machine à souhaits en visitant les pages qui en parlent sur notre site.
Écrivez-moi un mot si vous désirez que je vous invite à notre groupe de réflexion privé, ou si vous souhaitez vous impliquer dans notre projet — ou simplement pour en savoir plus. — Les bonnes questions sont toujours les bienvenues !
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Bon, notre interface a un agenda, avouons-le. Car elle nous informera des besoins et souhaits nous environnant que nous pourrions être en mesure d’exaucer. Se déployer et vivre une vie en soi enrichissante, croyons-nous, cela passe par les relations et la pertinence de nos apports ; on n’est jamais autant libres que dans une société qui, éclairée sur l’essentiel, s’entraide !
Telle est l’informatique d’un avenir joyeux, je crois : une co-gestion par la communication, une cybernétique inclusive, qui favorise l’entraide et la solidarité.
Vous vous joignez à nous ?
Fred Lemire
Fred.Lemire@LaTramice.net