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Un nouvel ordre
Lettre aux gens de la bidouille
(Appel au génie cybernétique)
Eh bien, sachez, d’abord — que j’en suis, de la bidouille, et que si l’informatique enchante, je sais très bien qu’elle peut aussi envoûter et enfermer . . . et terriblement mieux qu’une cage — où il est du moins loisible d’être autre chose que ce à quoi est prévue une case. ^^
Le rêve devenu cauchemar est une vieille rengaine, les rayons science-fiction en regorgent et la vie, hélas ne s’est pas prémunie de tous ces vaccins littéraires ou cinématographiques, et . . . nous nous enlignons pour une polydystopie bien carabinée !
Mais . . . faisons contre malfortune bon cœur, et voyons aujourd’hui nos outils.
Un bref coup d’œil suffit à se rendre compte qu’ils sont techniquement plus que suffisants pour remplacer, et avantageusement, à l’échelle de leurs utilisateurs (autrefois administrés), les grands systèmes qui traitent encore la population comme une masse — parfois bien malcommode à pousser dans une case !
Je dis, moi, que le moment d’un nouveau système est arrivé : un système qui nous inclut et qui accompagne la diversité plutôt que de la standardiser !
Nouvelle administration !
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Révision 2022-06-18 :
Question de préserver ma santé mentale, j’ai décidé d’abandonner l’ambition de réaliser moi-même informatiquement ce projet.
Je continue toutefois d’y réfléchir et d’y méta-bidouiller
dans un contexte qui me sied mieux.
*
Je vous invite à rejoindre la petite équipe qui présentement s’active à la mise sur pied d’un système de communication émergent qui met au centre les besoins et les souhaits de chacun — j’ai nommé : la machine à souhaits. Celle-ci est constituée d’un essaim d’assistantes personnelles appelées tramices qui, à travers leurs consoles tramicielles, collecteront nos souhaits et nous aideront à les préciser.
Visage de la tramice n° 721
Nous désirons qu’elles aident leurs tramarades (ainsi appelle-t-on les utilisatrices et utilisateurs de ces tramices), dans leurs langues (bienvenue d’ailleurs aux contributions en toute langue), à trouver et formuler leurs souhaits (demandes, offres, intérêts) ; nous souhaitons qu’elles soient aussi un peu psychologues, et viennent déceler les désirs profonds enfouis en nous, les besoins parfois tus — ou niés par une vision par trop limitative du monde.
Nous croyons qu’un monde multicolore et fluide est non seulement souhaitable, mais qu’il est tout à fait possible de le mettre en place par une intelligente communication de nos souhaits.
Ces souhaits seront par nos tramices envoyés à la WOOM, la Wish-Oriented Oracular Memory, où ils seront appariés avec diligence, intelligence et discrétion, derrière une muraille inscrutable et bienveillante. Le principe de cet appariement est la cohérence même du langage. Car on compilera, à travers les réponses des tramarades, éventuellement toutes les façons de dire une même chose, et aussi quels souhaits sont complémentaires les uns pour les autres, ce qui donnera à la WOOM les moyens suffisants d’intelligemment apparier tout ça — et par la bande de faire apparaître un dictionnaire pictographique émergent des éléments de communication que nous utilisons tous les jours de mille-et-une façons.
L’algorithme d’appariement des souhaits est à l’état de prototype fonctionnel depuis 2013 et je viens de coder un moteur de conversation qui permet de jaser, comme avec Siri, OK Google ou Cortana (textuellement seulement pour l’instant). Et nous sommes étions présentement à donner un peu de conversation à notre assistante prototypale, la tramice n° 721.
Grâce à l’intelligence spatio-temporelle de la base de données centrale, la WOOM, les tramices aideront aussi les tramarades à planifier leurs rendez-vous (il est parfois ardu de trouver un moment et un lieu qui conviennent à tous, surtout quand on commence à se faire quelque peu nombreux), leurs transports, le transport de matériel, leurs projets, leurs équipes émergentes, etc.
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La notion de se faire tramarade, de mettre l’accent sur les utilisateurs (regroupés ici par une guilde, La Guilde des Tramarades) est une approche qui implique une participation décentralisée, libre et émergente, passant par la communication enfin prise en mains par nous tous, nous les personnes, et non quelque société incorporée sur notre dos. La co-gestion des ressources et des projets n’a pas à être chiante, si elle est astucieusement facilitée et coordonnée par nos serviables machines.
Nous sommes étions particulièrement à la recherche des talents suivants : administration de système (serveur web), infographie, animation par step-motion, montage vidéo, programmation, animation, recherche, traduction (toutes langues), impression, reliure, fabrication d’encre végétale et d’un tampon marqueur (pour les carnets de reconnaissance) ; connaissances en WordPress, TikiWiki, LiveCode, Ruby, SQL ; APIs et ontologies de toutes sortes : RDF, OWL, Semantic MediaWiki, etc. ;
Je vous invite à en apprendre plus sur le projet et la vision de la machine à souhaits en visitant les pages qui en parlent sur notre site.
Écrivez-moi un mot si vous désirez que je vous invite à notre groupe de réflexion privé, ou si vous souhaitez vous impliquer dans notre projet — ou simplement pour en savoir plus. — Les bonnes questions sont toujours les bienvenues !
Belle et bonne bidouille à nous !
Fred Lemire
Fred.Lemire@LaTramice.net
L’écoute
Pierremarie, Profondeur
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L’écoute
L’ouïe est un sens ;
l’écoute, un art subtil.
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Savoir écouter est, en effet, un art d’une grande beauté qui demande de la pratique, mais aussi et surtout, de la bonne volonté.
Notre écoute est souvent sélective, superficielle, biaisée et parasitée par nos pensées, préjugés, croyances et connaissances. La plupart du temps, nous n’écoutons que d’une oreille distraite, sans arrêter nos activités ni cesser de penser à autre chose, entre autres à préparer notre répartie. Surtout quand les propos de notre interlocuteur nous touchent et que, tous sens en alerte, nous nous mettons sur la défensive. Nos conversations risquent alors de ressembler à de véritables dialogues de sourds où les échanges se font sous le mode action/réaction.
La personne qui écoute au travers d’un filtre
personnel crée ses propres conclusions qui,
souvent, n’ont pas grand-chose à voir
avec ce qui a été dit.
Pour écouter vraiment, il faut aménager de l’espace dans notre tête, mettre en veilleuse nos émotions et, pour un instant, accorder toute notre attention à l’autre, en tenant compte de qui il est, d’où il vient, et en nous efforçant d’entendre ce qu’il dit en nous plaçant de son point de vue.
Il existe une grande variété de types d’écoute : l’écoute que nous consacrons à des sommités, celle que nous réservons à nos proches (famille et amis), celles qui concernent notre milieu de travail, que ce soit entre collègues ou avec nos supérieurs ; celles que nous apportons à nos voisins, aux commerçants du coin ou à des étrangers et celle, professionnelle, que nous accordent un professionnel de la santé : médecin, intervenant social, psychiatre ou psychologue. Ces formes d’écoute diffèrent grandement, mais sont soumises aux mêmes règles : elles nécessitent un minimum d’attention, de l’ouverture, de la bonne volonté et une absence de jugement.
Écouter, c’est permettre à l’autre personne
d’exprimer tout ce qu’elle a à dire,
sans l’intimider, la mésestimer,
déformer ses paroles ou la juger.
Pour écouter, il faut d’abord nous rendre disponibles à l’autre et faire taire nos petites voix intérieures qui ne cherchent qu’à commenter, critiquer, juger et conseiller. Écouter l’autre personne, c’est l’entendre et la sentir de l’intérieur, au-delà de son apparence et des mots qu’elle emploie pour se dire. C’est la recevoir dans sa totalité, sans interpréter ce qu’elle dit, sans la juger et sans chercher à l’influencer de quelque manière que ce soit. Pour bien écouter, il faut savoir que chacun de nous est unique et que la vérité de notre interlocuteur.trice n’est pas la nôtre, ce qui nous permet de dépasser notre propre vision du monde pour nous ouvrir à la sienne. Ce n’est qu’à cette condition, dans un climat de confiance et de non-jugement, que la personne écoutée peut explorer en toute sécurité les dédales de son « moi » (qui est fort différent du nôtre), qu’elle peut mettre de l’ordre dans ses idées et, finalement, qu’elle peut trouver en elle les réponses à son questionnement ou la solution à ses malaises.
L’écoute permet à la personne qui se raconte
d’explorer cette partie sombre d’elle-même
qu’elle peut difficilement affronter seule.
Une bonne écoute ne peut être pratiquée que lorsque nous nous connaissons bien, que lorsque nous sommes en paix avec nous-même et que lorsque nous avons appris à accepter les gens tels qu’ils sont et la vie telle qu’elle se manifeste. Pour être en mesure de voir et de dépasser l’émotion en face de la souffrance ou de la colère de l’autre, afin qu’elle n’entache pas la communication, nous devons avoir appris à ne pas nous laisser submerger par notre propre souffrance et notre propre colère.
« Pour écouter, il me faut d’abord me taire,
faire taire ma réactivité qui est le principal
obstacle à l’écoute. Si ce que dit l’autre me touche,
en moi vont se bousculer des besoins
de m’exprimer, d’expliquer, de convaincre,
de porter un jugement, de dire mes sentiments,
mes idées. Plus l’autre est proche, plus seront vives
les émotions suscitées en moi par sa parole. »
Jacques Salomé
Le pire obstacle à notre écoute, c’est souvent en effet notre émotion qui prend toute la place et qui nous incite à vouloir soit soulager rapidement la souffrance ou atténuer la colère de l’autre, par des conseils, du réconfort, soit à réagir à ses propos par de la colère, des remontrances ou des pleurs, soit encore à l’empêcher de poursuivre en détournant l’attention, en changeant de sujet, en quittant la pièce ou en le faisant taire, parce qu’il nous dérange trop. Toutes ces façons ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, ce sont en fait des moyens de nous protéger contre ce qui nous semble trop difficile à entendre, mais il serait bien de pouvoir prendre conscience de notre façon de réagir afin de comprendre ce qui se cache sous cette attitude défensive.
Avons-nous une bonne écoute ?
Qu’est-ce qui nous empêche de bien écouter ?
La plupart d’entre nous ne savons pas toujours écouter. Lorsque nous tentons de le faire, nous avons souvent l’habitude de le faire avec notre tête — en commentant, évaluant, critiquant — ou avec nos émotions — en ressentant de la joie, de la peine, de la pitié ou de la colère, ce qui, inévitablement, fausse la communication et nous amène à réagir non pas à ce qui a été énoncé, mais à l’interprétation que nous en avons faite — en fonction de l’émotion que nous avons ressentie.
Combien de fois, lors de thérapie de couple, n’ai-je pas assisté à de véritables dialogues de sourds entre deux partenaires ! — l’un.e étant très émotif.ve et l’autre, typiquement rationnel.le.
Voici un exemple :
Lucie : La journée a été très difficile. La menace de coupure de personnel me stresse beaucoup. J’ai fait des erreurs impardonnables. J’ai vraiment peur de perdre mon poste !
Roland : Ne te tracasse pas avec ça ! Tu le sais, t’as toujours tendance à trop t’en faire. Oublie ça !
Roland a eu beau accompagner sa réplique d’une petite tape sur l’épaule de sa conpagne, il a manqué une chance inouïe de lui montrer à quel point il était sensible à sa situation.
Un simple reflet de l’inquiétude qu’elle venait d’exprimer du genre : « T’es inquiète » aurait pu soulager Lucie en lui permettant d’en dire plus long sur ses bévues, qu’elle dramatise peut-être, et sur sa crainte de congédiement. Le fait de se sentir écoutée aurait sûrement renforcé son sentiment d’être comprise par Roland.
La plupart des relations reposent principalement sur deux modes, le rationnel et l’émotionnel, et négligent l’être en lui-même. il n’est pas étonnant, alors — puisque le mode rationnel concerne le passé ou le futur, et que les émotions sont des manifestations dans le corps des pensées et interprétations de notre mode rationnel —, que nous connaissions autant de conflits interrelationnels.
Savoir faire face à nos propres démons
nous permet d’offrir une véritable écoute,
centrée sur l’autre et non pas sur nous-même.
*
Voici un autre exemple d’une écoute dominée par l’émotion :
Mathilde ne parvient pas à écouter son fils lui parler de ses états d’âme depuis que sa femme l’a quitté, emmenant avec elle ses deux enfants. Trop de colère contre sa belle-fille et trop de peine pour son Nicolas et pour elle-même de ne plus pouvoir voir ses petits-enfants lui brouillent le cœur. Plutôt que d’entendre la peine et le désarroi de son fils, elle essaie de le distraire et de le réconforter avec des activités et de la bonne nourriture.
Dans cet exemple, on voit une mère incapable d’écouter son fils parce qu’elle est, elle-même, trop impliquée dans le problème. Dans ce cas particulier, il est assez facile (surtout lorsque nous sommes parent nous-même) de comprendre la difficulté qu’éprouve cette mère, très affectée par la souffrance de son fils. Peut-être se sent-elle coupable de quelque chose, d’en avoir trop fait, ou pas assez, et elle se sent sûrement peinée de ne pouvoir aider son fils, voire peut-être même un peu frustrée.
C’est dans de telles situations, qui nous affectent mais sur lesquelles nous ne détenons aucun pouvoir, ou lors de catastrophes naturelles, qu’il est bon de nous rappeler que toute expérience, agréable ou non, est une leçon de vie qui peut contribuer à nous rendre plus compatissants et plus solidaires envers nos semblables et plus acceptants de la vie telle qu’elle se présente à nous — pour la bonne raison que nous n’y pouvons rien. Les problèmes que nous devons affronter et dont nous sommes témoins — de même que notre impuissance, parfois, à y changer quelque chose, ou même à y faire face — nous incite à nous interroger sur le sens de la vie. Pourquoi tant d’épreuves ? Quelle est la finalité de cette vie sur terre ? Quel rôle dois-je y jouer ? Notre questionnement nous fait alors passer du point de vue existentiel au point de vue spirituel. Dépassés par les mystères de la vie, nous n’avons d’autre choix que celui de nous incliner devant elle et de faire avec elle pour poursuivre son dessein.
Les épreuves nous attendrissent,
nous humanisent. Elles traversent les barrières
de notre égo et nous rendent perméables
aux autres ; alors seulement pouvons-nous
les entendre.
*
Quand j’étudiais en psychologie on nous apprenait à écouter l’autre en nous mettant à sa disposition dans ce que l’on appelait une “neutralité bienveillante” et une “attention flottante”, c’est-à-dire en ayant une attitude d’ouverture tout en sachant prendre une distance par rapport à ce qui était dit et ressenti. J’ai réalisé dernièrement que ce qu’on nous enseignait correspondait à l’état dans lequel nous nous mettons lorsque nous méditons.
Dans la méditation, nous portons attention au champ énergétique de notre corps — ce qui crée en nous un espace de vide mental et affectif — et nous sommes alors capable d’écouter véritablement, sans que nos pensées ou nos émotions interfèrent. En effet, quand nous sommes dans cet état de calme et de neutralité bienveillante, c’est comme si nous écoutions l’autre personne avec tout notre corps. Nous l’entendons et la ressentons dans son être, au-delà des mots employés et des émotions vécues, et nous pouvons alors communiquer avec elle à un niveau beaucoup plus subtil.
Pour bien entendre une personne,
il faut adopter le mode réceptif et
nous mettre sur les mêmes fréquences,
non pas de son ego, mais de son être.
À mesure que notre capacité d’écoute s’élargit, le silence en nous se fait plus grand, plus riche, plus plein, et les barrières entre nous et l’autre tombent les unes après les autres.
Quand nous écoutons vraiment — pas seulement les mots, mais l’ensemble de notre interlocuteur —, nous touchons en direct, dans l’instant même et au plus profond de nous-même, la réalité de l’autre personne — qui n’a rien à voir avec sa position sociale ou les rôles qu’elle tient.
Pour être en mesure de fournir ce genre d’écoute, il nous faut absolument aménager un espace dans notre esprit, sinon, le message se heurte à une pensée, à un concept, à un préjugé ou à une préoccupation — et n’est pas entendu.
Un esprit plein, qui ne sait ni entendre
le chant d’un oiseau ni le bruissement
des feuilles au vent, ni le clapotis de l’eau
est un esprit mort qui ne sait pas entendre
la réalité de l’autre.
Quand nous laissons notre mental et nos émotions mener notre vie, nous ouvrons la porte aux conflits, aux antagonismes et aux problèmes. Quand, au contraire, nous entrons en contact avec notre corps énergétique, avec notre être, il se crée en nous un vide mental et émotionnel, nous rendant plus sensible et plus réceptif à tout ce qui nous entoure et plus aptes à entendre vraiment l’autre.
Le projet « machine à souhaits » — (anciennement connu comme : Le Projet Mots Sapiens)
Dessin de Mœbius
Le projet « machine à souhaits »
(anciennement connu comme : Le Projet Mots Sapiens)
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L’idée simple et géniale d’une machine capable d’apparier automatiquement les souhaits qui se répondent selon des paramètres entièrement définis par les usagers eux-mêmes, voilà la vision à laquelle cette page est dédiée — et plus que la vision, maintenant que nous avons les outils !
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Révision 2022-06-18 :
Question de préserver ma santé mentale, j’ai décidé d’abandonner l’ambition de réaliser moi-même informatiquement ce projet.
Je continue toutefois d’y réfléchir et d’y méta-bidouiller
dans un contexte qui me sied mieux.
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Exemples de souhaits :
• avoir des panneaux solaires pour ma maison à la campagne
• offrir du transport en co-voiturage les mardi, jeudi et samedi matins
• créer un réseau d’auteurs
• découvrir et visiter des communautés explorant des alternatives sociales
• faire des randonnées de vélo à plusieurs
• trouver « l’âme-sœur »
• participer à un cercle de lecture
• prendre des cours de danse
• offrir des cours de reliure
• faire partie d’une chorale
• trouver un espace communautaire accessible en tout temps et que l’on peut réserver gratuitement
Ci-dessous, la liste de tous les projets partenaires avec lesquelles nous nous sommes alliés jusqu’à maintenant :
• Marché artisanal Montréal, collectif
• Le Réseau PraxÉco, réseau libre de recherche et développement
• L’Atrium de l’Apprenti Sage, plate-forme consacrée aux écolieux québecois
• Votre initiative ici ?
• . . .
Veuillez lire, ci-bas, la Lettre aux projets similaires qui explique les tenants et les aboutissants d’une telle alliance.
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À LaTramice.net, l’idée de la machine à souhaits a pris la forme de :
La Guilde des Tramarades
. . . ce dernier terme désignant les usagers d’un réseau de machines à souhaits que nous appelons tramices — la nôtre (espérée pour l’hiver 2021) étant tramiculée 😉 la Tramice n° 721.
Un avant-goût de ce déploiement particulier de l’idée de machine à souhaits est donné dans cet article du 27 juin dernier :
Qu’est-ce qui se trame sur la Tramice ?
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Vous avez vous aussi des idées sur ce que pourrait être et faire une machine à souhaits digne de ce nom ? Vous connaissez une initiative de cette sorte qui pourrait figurer dans la liste évoquée ci-dessus ? Vous avez des questions ?
Écrivez-nous !
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Vous souhaitez rejoindre la
La première étape est de créer votre volio !
(Du latin volio, « je veux » : il s’agit de votre liste de souhaits personnelle.)
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Plusieurs autres que nous (de LaTramice.net) on eu en essence la même idée, ou se sont spécialisés dans un domaine spécifique de machine à souhaits. Il existe beaucoup de tels services : pour le co-voiturage, les rencontres, des bibliothèques d’outils, la formation d’écovillages, les ateliers collectifs, les systèmes d’échanges locaux, etc.
Pour ceux-là, nous avons un message :
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Lettre aux projets similaires
Nos outils entre nos mains pour
tisser ensemble le monde de demain
Votre entreprise, comme bien d’autres ayant trait à la communication de données individuelles entre pairs, devra éventuellement, si ce n’est déjà fait, se poser la question de sa position dans l’écosystème communicationnel de la Toile sémantique, lequel n’en est plus à ses premiers balbutiements, mais est encore loin d’être définitif — et ne le sera probablement jamais, ce qui est tant mieux !
Notre approche du domaine se veut avant tout conviviale et pour cela, langagière ; le langage étant — (il devrait l’être) — l’outil convivial par excellence, puisque nous l’avons toujours sur nous, même au vestiaire.
Cette approche est de celles qu’on peut appeler émergentes, c’est-à-dire partant de la base — à savoir : des individus — une approche participant d’un mouvement que nous vous invitons à considérer, dans l’ensemble de l’écosystème communicationnel, pour le rôle qu’il peut — et doit, selon nous — y jouer.
L’opportunité est trop belle, non ?, pour nous tous qui communiquons et comprenons que la communication est l’ingrédient magique de toute société, de dignement reprendre entre nos mains les outils qui tissent le monde ?
Nous vous invitons par la présente, si cette opportunité à vous aussi vous sourit, à prendre connaissance du projet « machine à souhaits » que nous avons concocté et dont plusieurs morceaux sont déjà en place.
Nous sommes basés à Montréal et souhaitons réseauter avec des entreprises similaires à la nôtre en esprit.
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Contredisez-moi si je me trompe, mais, à mes yeux, des projets tels que le vôtre participent, du moins potentiellement, d’une mouvance qui, au-delà des techniques que l’on adoptera pour les manifester (et que d’aucuns pourraient être tentés de discréditer par un « reductio ad uberum »*), porte le nom d’organisation par la base. Selon ce paradigme, chaque être capable de communication peut, à part entière, être citoyen du monde — être agent d’une société émergente —, et doit être aidé en cela par des pratiques et des outils conviviaux conçus et transmis à cet effet, de même qu’en constant développement ; — ni plus ni moins que le langage que nous utilisons.
* Calqué sur : reductio ad absurdum, raisonnement par l’absurde.
Un tel système émergera de ses parties et en sera réellement constitué, contrairement à une certaine vision de la « démocratie » qui part d’un sombre et mauvais coin de l’univers, un coin d’arène et de combats où nos rêves, placés en concurrence, s’annulent les uns les autres . . . plutôt que de se compléter.
Construisons des ponts . . . et quelques murs aussi ; mais pas trop de souricières, de cul-de-sac ou de courses de rats de laboratoires, svp !
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Notre approche, avec le projet « machine à souhaits », bien que « tout englobante », l’est essentiellement au niveau du langage, qui est aussi notre terrain de jeu à tous, quand on y pense.
Ce que nous proposons là pourrait bien, à première vue, ressembler à une compétition redoutable : car une machine à souhaits universelle pourrait, n’est-ce pas, par définition, rendre obsolète toute machine programmée pour répondre à certains types de souhaits particuliers ? Nous croyons au contraire qu’une synergie mutuellement et globalement enrichissante est non seulement possible entre nos plateformes dans l’écologie communicationnelle de demain, mais éminemment souhaitable.
Très concrètement, voici ce que cela pourrait être.
Notre outil est une assistante personnalisée appelée tramice qui a pour fonction première de nous aider à identifier et à préciser nos souhaits véritables ; il y aura autant de tramices que de tramarades, c’est-à-dire de personnes qui en utiliseront. Nos tramices, elles, communiqueront avec la WOOM, la Wish-Oriented Oracular Memory, où seront sécuritairement stockés et appariés nos souhaits, appariements dont nous informeront diligemment nos petites tramices.
Nous offrons à votre entreprise une ristourne de 10 % sur chaque abonnement à notre Guilde qui la citera comme contact. Plus précisément, nous vous invitons à rejoindre, et personnellement et au nom de votre entreprise, la Guilde des Tramarades ; en tant que tramarades, vous pourrez inviter d’autres personnes à utiliser notre outil, puisque l’inscription fonctionne par réseau. De plus, en cas de partenariat, là où ce sera pertinent, nous nous engageons à mentionner votre entreprise à nos tramarades lorsqu’ils auront des souhaits dans vos cordes.
Plus fort encore (du moins est-il permis de l’espérer), notre assistante pourra un jour aider votre entreprise à l’interne, tout comme le fait aujourd’hui le courriel, et certainement bien d’autres outils d’organisation et de communication. De plus, il est envisageable qu’une approche telle que la nôtre utilisant le langage naturel puisse éventuellement faciliter une intégration d’outils tels que le vôtre dans la Toile sémantique universelle. Le progrès étant ce qu’il est, nos données seront éventuellement sémantiquement connectées ; nous pensons que les individus devraient être les premiers bénéficiaires de cette technologie, que là est le levier à remettre entre nos mains et qui n’aurait jamais dû nous échapper.
Que ce soit via notre produit ou un autre, nous croyons que l’avenir est aux tableaux de bord personnels et aux assistants communicationnels, voire sans doute aux robots, qui nous accompagneront de plus en plus dans la vie de tous les jours. Et nous pensons que cette assistance doit se faire de manière personnalisable, émergente, fluide, multicolore, solidaire et participative.
Ne le pensez-vous pas également ?
Nous croyons que le principe d’émergence, appliqué aux souhaits, est, en tout cas essentiel à la convivialité essentielle, car à la fois fin et moyen : la meilleure définition du « lieu » où nous souhaitons être.
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Avec le projet « machine à souhaits », nous espérons entre autres redonner leurs lettres de noblesse aux notions d’interface, de gestion et de système — en faire des notions qui n’effacent ou ne limitent pas la personne (par exemple par des catégories trop restrictives), mais au contraire l’aident à se déployer et à faire connaître et rayonner son unicité — et, de même, à participer à plus grand en tenant compte du bien-être de chaque être.
La notion de se faire tramarade, de mettre l’accent sur les utilisateurs (regroupés ici par une guilde, La Guilde des Tramarades) est une approche qui implique une participation décentralisée, libre et émergente, passant par la communication enfin prise en mains par nous tous — les individus —, et non quelque société incorporée sur notre dos. La co-gestion des ressources et des projets n’a pas à être chiante, si elle est astucieusement facilitée et coordonnée par nos serviables machines.
Je vous invite à en apprendre plus sur le projet et la vision de la machine à souhaits en visitant les pages qui en parlent sur notre site.
Écrivez-moi un mot si vous désirez que je vous invite à notre groupe de réflexion privé, ou si vous souhaitez vous impliquer dans notre projet — ou simplement pour en savoir plus. — Les bonnes questions sont toujours les bienvenues !
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Bon, notre interface a un agenda, avouons-le. Car elle nous informera des besoins et souhaits nous environnant que nous pourrions être en mesure d’exaucer. Se déployer et vivre une vie en soi enrichissante, croyons-nous, cela passe par les relations et la pertinence de nos apports ; on n’est jamais autant libres que dans une société qui, éclairée sur l’essentiel, s’entraide !
Telle est l’informatique d’un avenir joyeux, je crois : une co-gestion par la communication, une cybernétique inclusive, qui favorise l’entraide et la solidarité.
Vous vous joignez à nous ?
Fred Lemire
Fred.Lemire@LaTramice.net
Les carnets de reconnaissance — un outil de fluidification des échanges
La Tramice n° 721 — une machine à souhaits parmi tant d’autres
La Tramice n° 721
Une machine à souhaits parmi tant d’autres
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Révision 2022-06-18 :
Question de préserver ma santé mentale, j’ai décidé d’abandonner l’ambition de réaliser moi-même informatiquement ce projet.
Je continue toutefois d’y réfléchir et d’y méta-bidouiller
dans un contexte qui me sied mieux.
*
Une petite équipe travaille présentement à bâtir la Tramice n° 721, qui se veut un outil de communication expérimental à l’usage exclusif de la Guilde des Tramarades, outil dont la sortie est espérée pour l’hiver 2021. Sa fonction, grâce entre autres à une console et sa tchatt-bote, de même qu’un serveur de souhaits (la WOOM, pour Wish-Oriented Oracular Memory) est de mettre en contact les tramarades dont les souhaits de bon aloi se répondent, les aider à découvrir et préciser leurs souhaits, les aider à prendre des rendez-vous, à former des équipes, etc. — Les tramarades sont tout simplement les usagers de cet outil, aussi appelé « la machine à souhaits ».
La machine à souhaits se veut un outil de communication convivial qui contribuera à l’émergence d’écosystèmes sociaux en informant ses usagers, les tramarades, de leurs souhaits qui se répondent. C’est un outil informatique basé sur la cohérence du langage naturel pour apparier les souhaits, mais aussi pour nous aider à les trouver, à formuler et préciser nos désirs profonds, à nous informer des besoins de notre entourage, ainsi qu’à organiser nos rendez-vous.
La machine à souhaits vise donc à stimuler l’épanouissement personnel et l’entraide, mais également les échanges et achats locaux, tant pour faciliter la vie des entrepreneurs et de leurs clients dans une approche gagnant-gagnant, que celle des personnes cherchant des partenaires pour des projets ou activités.
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Le projet est décrit en détails dans un article du 27 juin 2020 :
Qu’est-ce qui se trame sur la Tramice ?
— En passant, nous sommes toujours ouverts à la collaboration !
SVP, tout feedback à :
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Cela dit, nous sommes d’ores et déjà en mode « collecte de souhaits » — car notre machine à souhaits a besoin de beaucoup de souhaits pour fonctionner !
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Les inscriptions fonctionnent par réseau. Si vous connaissez une personne qui fait déjà partie de la Guilde, inscrivez son nom et son adresse courrielle dans la case Contact du formulaire. Si vous n’en connaissez pas, écrivez-nous à LaGuilde@LaTramice.net en précisant votre souhait de vous inscrire ainsi que vos coordonnées géographiqes. Nous vous mettrons en lien avec un ou une tramarade de votre région aussitôt que cela sera possible.
Veuillez noter qu’en soumettant votre liste de souhaits (ou volio), vous rejoindrez automatiquement la
Guilde des Tramarades
Devenez tramarade, créez votre volio !
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L’équipe de la Tramice n° 721 dispose également d’un espace commun de travail sur le wiki d’un projet partenaire consacré aux écolieux québecois :
Venez nous y rendre visite !
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La Tramice n° 721 fait aussi partie d’un écosystème permaculturel de projets auquel, par responsabilité écologique, elle versera 14% de ses revenus : cliquez sur le lien ci-dessous pour apprendre tout ce qu’il faut savoir sur le
Réseau PraxÉco
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Vous désirez (re)joindre l’équipe de la Tramice n° 721 ?
Écrivez-nous !
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La Guilde des Tramarades — alliance de l’ère communicationnelle
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La Guilde des Tramarades
Alliance de l’ère communicationnelle
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Révision 2022-06-18 :
Question de préserver ma santé mentale, j’ai décidé d’abandonner l’ambition de réaliser moi-même informatiquement ce projet.
Je continue toutefois d’y réfléchir et d’y méta-bidouiller
dans un contexte qui me sied mieux.
*
La Guilde des Tramarades est une communauté virtuelle d’utilisateurs d’un système appelé « la machine à souhaits », dont la fonction est de les mettre en contact avec d’autres tramarades dont les souhaits répondent aux leurs, à prendre des rendez-vous, à former des équipes, etc.
La Machine à souhaits vise donc à stimuler l’entraide, mais également les échanges et achats locaux (entre autre avec nos carnets de reconnaissance ; voir plus bas), tant pour faciliter la vie des entrepreneurs et de leurs clients dans une approche gagnant-gagnant, que celle des personnes cherchant des partenaires pour des projets ou activités.
La machine à souhaits est constituée d’un essaim d’assistantes personnelles appelées tramices qui collecteront nos souhaits et nous aideront à les préciser.
Bon, il n’y a présentement qu’ 1 seule tramice :
• Tramice n° 721
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. . . et même, elle n’existe pas encore tout à fait — mais les travaux avancent bien, dont le moteur de conversation de notre tchatt-bote, qui est déjà plus qu’à moitié fonctionnel. (Plus de détails sur le développement de la machine à souhaits ici et ici.)
Il y a en tout cas maintenant une équipe qui s’occupe d’elle (qui a un espace commun de travail sur le wiki d’un projet partenaire, l’Atrium de l’Apprenti Sage, consacré aux écolieux québécois), et elle apparaîtra bientôt, ici même, sur LaTramice.net, peut-être même dès l’hiver 2021 ! Le plus difficile, l’algorithme d’appariement des souhaits est, lui, déjà écrit — et disponible en ligne depuis 2013.
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La notion de se faire tramarade est une approche qui implique une participation décentralisée, libre et émergente, passant par la communication enfin prise en mains par nous tous, les individus, et non quelque société incorporée sur notre dos. La co-gestion des ressources et des projets n’a pas à être chiante, si elle est astucieusement facilitée et coordonnée par nos serviables machines.
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La Guilde n’a pour toute philosophie qu’un seul principe : la convivialité. À la fois éthique, multiplicité, politique — et même écologie, si appliquée à tous les êtres —, la convivialité est un joyau à côté duquel sont passés bien des systèmes.
Nous la plaçons au centre du nôtre parce que nous voyons bien que le 21ème siècle sera convivial . . . ou alors ne sera pas bien bien jojo ! ^^ — Soyons proactifs !
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Notre machine à souhaits, toute chrysalide soit-elle, a toutefois désormais sa page :
La Tramice n° 721
Une machine à souhaits parmi tant d’autres
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Les carnets de reconnaissance
Afin de faciliter les échanges entre les tramarades, nous leur suggérons d’utiliser des carnets de reconnaissances, publiés par Les éditions de la Tramice ; un outil — inspiré du JEU (jardin d’échange universel) — qui permet de tenir une comptabilité décentralisée, laquelle à son tour leur permettra :
- de s’informer sur leur équilibre donner-recevoir au sein de la collectivité
- de pouvoir échanger leurs HOPs (heures d’ouvrage par personne) accumulés contre des biens ou des services avec d’autres utilisateurs des carnets
- d’asseoir la devise (HOP) sur la transparence et un ingénieux système de création, de transfert et de destruction de la devise
- de démarrer plus facilement des projets communautaires¹ pour lesquels il est possible de générer des HOPs à partir de la seule énergie collective suscitée (contrairement aux autres types d’échange, où un carnet et débité et l’autre crédité)
1. Accrédités comme tels par les tramarades eux-mêmes. Plus amples détails sur la page des Carnets de reconnaissance.
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Vous avez des questions ?
Écrivez-nous !
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Qu’est-ce qui se trame sur la Tramice ?
Image de Mœbius
La machine à souhaits 2.0 !
~ appel à la collaboration ~
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Révision 2023-08-01
Fred Lemire
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Et si, donc, un beau matin prochain, il existait — : LE fil de nouvelles centré sur l’essentiel, c’est-à-dire qui, sans remplacer (enfin, pas tout de suite) ceux qui vous informent actuellement (mal et bien) sur le monde, mettrait avant tout l’emphase sur vos besoins et vos souhaits, ainsi que sur ceux de votre entourage ?
Et si, oui, nous nous communiquions intelligemment nos rêves, nos souhaits, nos projets, nos besoins, nos préférences, nos talents ?
Et si, plutôt que d’uniquement nous renseigner à son sujet, nos outils de communication nous aidaient avant tout — enfin ! — à littéralement créer le monde qui nous entoure en aidant chacun et chacune à réaliser ses rêves ?
Un outil de cette nature, voilà en plein ce que je me propose d’implémenter, à LaTramice.net — idéalement, oui, avec un peu d’aide —, dès l’hiver 2021, sous la forme d’une « machine à souhaits », c’est-à-dire un outil capable d’apparier les souhaits qui se répondent . . . tel que je le claironne depuis 2010.
— Seulement, cette fois-ci : elle parle ! ^^ —
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Je planifie, entre autres surprises, de lancer, ici même, sur LaTramice.net, un . . . comment dit-on en français ? . . . disons pour l’instant une . . . « tchatt-bote* » ! Sa fonction première sera d’être votre assistante dans la formulation de vos quêtes et vos recherches (aussi bien dans vos offres que dans vos besoins et souhaits, petits et grands) — à votre service, prête au dialogue, à être votre complice !
* Je propose aussi le mot dialogiciel. Eh oui, il sied bien, il me semble, à un dialogiciel, en plus de savoir faire toutes ces connexions logiques esquissées dans mon recueil, maintenant sous-intitulé journal de bord d’un poète-ingénieur (à la page 73), d’également savoir . . . dialoguer !
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Le but est d’offrir sur notre site à chaque tramarade (voir le prochain paragraphe) un tableau de bord personnalisable (ou console) doté d’une telle tchatt-bote ; celle-ci se nommera La Tramice n° 721 (le numéro servant à la distinguer des autres tramices qui, je l’espère, verront le jour) et sera dédiée au bien-être de tous les tramarades, grâce à l’intelligence individuelle comme collective, naturelle comme artificielle. Il est prévu que l’assistance fournie à chaque personne sera par celle-ci finement paramétrable et l’aidera à s’organiser dans le temps et dans l’espace (pour des rendez-vous, par exemple) — ainsi qu’à l’ensemble des tramarades à gérer, dans une émergence fluide et éclairée : ressources, équipes, projets, claviers et dictionnaire d’éléments de communication.
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Le terme unisexe de tramarade a été choisi pour désigner (selon moi plus joliment) les usagers et usagères de tramices. Comme ils et elles en sont les éléments les plus importants, ce mouvement étant un mouvement d’individus, le nom du collectif qui les réunira devra parler d’elles et d’eux.
Alors, roulement de tambour, ce sera :
La Guilde des Tramarades
ou bien (mais alors là entre nous) tout simplement : la Guilde
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En anglais, j’ai retenu le nom de The Trammers Guild. Le terme trammer existe déjà en anglais, mais n’est plus guère en usage ; il signifie : « travailleur.se des mines qui transporte le minerai en tirant un wagonnet ». On pourra, étymologiquement, relier le nouvel usage du mot à tramarade : usager, usagère de tramice (contrepèterie de matrice, en référence au film The Matrix (USA, 1999), l’inversion symbolisant ici notre préférence pour une machine à notre service — plutôt que l’inverse !) « Tramice » s’écrira en anglais . . . comme en français, et se prononcera tra-miss.
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EN ROUGE : RÉVISION DU 26 NOVEMBRE 2020
Je prévois donc qu’il y aura plusieurs serveurs de souhaits (ou serveurs tramiciels, que j’ai baptisé WOOMs, pour Wish-Oriented Oracular Memory), œuvrant à aider chacun (chacune, puisque WOOM est bien évidemment un nom féminin) jusqu’à 10 000* tramarades à apparier leurs souhaits et à organiser leurs activités. En commençant par une, bien entendu.
* Afin que le déploiement reste local et décentralisé — et aussi dans un esprit de partage —, j’ai fixé un plafond arbitraire selon lequel il sera demandé aux opérateurs de serveurs tramiciels de limiter le nombre d’inscriptions à 10 000 tramarades actifs.
Les modalités d’opérations des différentes WOOMs pourront différer, mais elles devront être entérinées à l’unanimité par les opérateurs et opératrices des WOOMs en fonction. — Bon, j’anticipe un peu. 😉
Un compte qui ne sera pas utilisé pendant deux ans et plus sera compté comme inactif ; j’ai également décidé que notre service sera entièrement gratuit le temps qu’il fasse ses preuves (au moins un an, peut-être plus, dépendamment de la vitesse de croissance de la Guilde) — et que je demanderai alors aux tramarades une contribution annuelle abordable (de l’ordre du coût d’un sandwich).
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Comme vous le savez peut-être déjà, la machine à souhaits fonctionne par déduction ; l’astuce première consiste à donner à la machine autant d’indices qu’on peut lors de la formulation de chaque souhait. D’abord en donnant des exemples de souhaits qui y seraient une réponse adéquate ; ensuite, en formulant chacun de ces souhaits de multiples façons, que ce soit en plusieurs langues ou en utilisant différentes tournures de phrases qui ont le même sens.
Les souhaits ainsi donnés comme équivalents sont décomposés par la machine en leurs éléments de base afin qu’elle puisse vite découvrir, par permutation de ces éléments, toutes les façons de dire une même chose et, grâce à cela, savoir apparier les souhaits avec de plus en plus d’à-propos. Autrement dit, la machine, en comparant les souhaits donnés comme synonymes « apprend » comment les éléments du langage se disent de différentes façons — et aussi comment ils se répondent. Ainsi, plus on lui donne de souhaits, plus la machine à souhaits se perfectionne dans sa capacité à pertinemment les apparier.
De plus, elle se construit en passant — tel un précieux sous-produit — une sorte de dictionnaire multilingue illustré (le D’ico) qu’il sera certainement intéressant de consulter. Puisqu’il y aura éventuellement un réseau de telles machines à souhaits (ou de tramices), chaque ajout au dictionnaire d’une tramice devra être communiqué à toutes les autres pour qu’elles l’ajoutent chacune à son dictionnaire propre.
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Puisque je suis néophyte en matière de serveurs web, J’apprécierais bien quelques lumières et collaborations en cette matière. Je suis également à la recherche de tramarades bidouilleurs et bidouilleuses qui aimeraient me rejoindre dans cette entreprise ! Connaissances utiles : LiveCode, Ruby (langage dans lequel est programmé le prototype de machine à souhaits), la programmation orientée objet, MySQL, WordPress, design graphique, animation par step-motion, montage vidéo, recherche, traduction (toutes langues), impression, reliure, gestion de serveur web ; APIs et ontologies de toutes sortes : RDF, OWL, Semantic MediaWiki, etc..
Avis aux intéressé.e.s !
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Détails de l’implémentation
J’ai consulté plusieurs autres personnes et beaucoup de réflexion a été faite sur l’implémentation de l’idée, et il en restera probablement toujours à faire — certains petits détails étant souvent les plus longs à fignoler et d’autres, moins petits, toujours à refaire, tandis que, là-dehors, le décor change, plus ou moins subitement. ^^ J’en présente ici l’essentiel.
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Une des décisions a été facile à prendre : les données personnelles seront par défaut privées et encryptées, visibles uniquement par leurs propriétaires. En fait, les souhaits seront validés par des tramarades volontaires, mais ils seront alors anonymisés par souci de privauté.
Une autre décision fut beaucoup moins facile à prendre, mais je m’y suis résigné en raison du principe de responsabilité envers les mineurs que j’ai trouvé trop complexe à assurer d’emblée de jeu : il faudra avoir l’âge de majorité pour pouvoir devenir tramarade. Cependant, si une chose est certaine, c’est qu’on peut avoir de beaux souhaits avant d’avoir atteint l’âge de maturité fixé par la loi — et ce serait trop dommage de les oublier ! Aussi, j’ainvite les adultes inscrits à la Guilde à également inscrire des souhaits pour les plus jeunes personnes dont ils ont légalement la responsabilité. La réflexion sur le sujet se poursuit sur LaTramice.net : bienvenue d’y participer !
La promesse d’utilisation conviviale
Il a aussi été convenu qu’il faudra s’inscrire à la Guilde auprès d’une personne qui en est déjà utilisatrice, c’est-à-dire un.e tramarade ; il faudra également faire une promesse solennelle d’utilisation conviviale de la machine. Qu’est-ce que c’est que cette invention ? Un truc légal ? Pas du tout : c’est plutôt une affaire d’honneur ! Car l’utilisation de la machine est réservée . . . à de beaux souhaits !
En clair, la personne désirant s’inscrire devra s’engager à tenir la promesse suivante :
Je promets de n’utiliser
la machine à souhaits
qu’en bonne convivialité
(du mieux que je le puis)
avec tous les êtres.
Rappelons que la convivialité (selon le dictionnaire Reverso) est l’ « ensemble des sentiments favorables et tolérants existant entre les membres d’une société ».
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On pourra objecter à ce projet que l’exploitation de certains éléments du support informatique matériel requis pour mener à bien notre projet, de même qu’une part, probablement, de l’énergie requise pour ce faire — mettent à mal l’environnement, voire le bien-être physique de populations entières !
Je reconnais ce problème, et souhaite y porter remède. Une réponse constructive que j’ai trouvée est d’encourager les tramarades à rendre leurs postes de travail disponibles à des gens qui ne souhaitent pas acquérir de matériel électronique.
Une autre, peut-être plus convaincante : contribuer à la Guilde, à l’équipe locale du moins, celle des Opérateurs de la Tramice n° 721, ce sera aussi contribuer à l’innovation écologique, car elle sera (est déjà) partenaire au sein d’un réseau de recherche libre — et pépinière de projets d’inspiration permaculturelle —, le Réseau PraxÉco, dans lequel elle injectera, par conscience écologique, 14% de ses revenus. La collaboration de tous les partenaires au sein du Réseau PraxÉco sera reconnue par un convivial système de parts et de réflexion collective.
Bienvenue aux autres opérateurs de tramices de se joindre au Réseau PraxÉco, si cela les inspire !
Une inscription par réseau
L’inscription par réseau permet de donner du poids à la promesse d’utilisation conviviale et donne aussi un moyen d’authentifier, via les chaînes de références, l’identité des personnes qui s’inscrivent.
Voici comment ça fonctionne :
On ne peut s’inscrire à la machine à souhaits qu’auprès des personnes déjà inscrites. Il est important que celles-ci connaissent déjà chaque personne (et puissent attester de l’authenticité de son adresse courrielle) qu’elles désirent inscrire.
Les personnes qui désirent s’inscrire à la Guilde des tramarades mais qui ne connaissent personnellement aucun.e tramarade pourront mettre leurs noms sur une liste que pourront consulter les tramarades en quête d’expansion. On peut s’ajouter sur cette liste en écrivant à :
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Pour commencer à tramer, la personne nouvellement inscrite n’aura qu’à rédiger son volio, c’est-à-dire sa liste de souhaits. La tchatt-bote maintiendra celle-ci dans un format simple compréhensible par l’algorithme de la machine à souhaits.
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Il est prévu, pour des raisons écologiques, que chaque serveur tramiciel traitera le plus localement possible les listes de souhaits (ou volios) — et communiquera avec les autres serveurs tramiciels pour pouvoir, sur chacun d’eux, mettre à jour le dictionnaire d’éléments de communication (ou D’ico) que l’algorithme aura dégagés des souhaits.
Les Volios
Votre volio est votre liste personnelle de souhaits. C’est, plus précisément, un document qui rassemble vos informations et vos souhaits, et qui, transmis par les tramices de la Guilde aux serveurs tramiciels (ou WOOMs), vous fera recevoir d’elles une information pertinente, c’est-à-dire : des souhaits qui répondent aux vôtres, de même qu’une voie de communication avec leurs auteurs.
Les souhaits y sont écrits en langage naturel, c’est-à-dire comme vous vous exprimeriez dans un message de tous les jours (adressé à une personne et non à un robot), sauf qu’une syntaxe simple et quelques mots-clés viennent par derrière encadrer ces souhaits de manière à informer la machine à propos de comment lier les souhaits entre eux et les traiter. Cette syntaxe pourra être ajoutée automatiquement par la tchatt-bote, à moins que vous préfériez la produire vous-même. (Cette syntaxe toute simple est décrite à la page 216 de la version intégrale de mon livre La machine à souhaits, journal de bord d’un poète-ingénieur.)
Votre volio peut être vu à lui seul comme un « plan de vol » dont les paramètres décrivent la nature des échos tramiciels souhaités. Il reviendra bien sûr aux pilotes du tableau de bord de la Tramice n° 721 (que je suis encore à concevoir) d’exprimer leurs besoins et souhaits et, intelligemment informés de ceux des autres par la machine, à y répondre — ou pas —, tout naturellement.
Pour vous donner une idée de ce à quoi ressemblera ce tableau de bord, cette console tramicielle, voici un aperçu, un brouillon de ce qui évoluera sans doute encore et encore — et encore.
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On notera en passant que je soutiens que notre nature bienveillante ne demande qu’à s’exprimer et qu’elle n’attend qu’un nouveau paradigme pour s’épanouir. ^^
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Pour que les souhaits puissent correctement alimenter la machine, disais-je donc, ils doivent être formulés de différentes manières et, au besoin (s’il ne s’agit pas de souhaits consistant à trouver des gens ayant le même souhait), être accompagnés d’exemples de souhaits qui y seraient des réponses adéquates, eux aussi formulés de différentes manières, que ce soit en différentes langues ou avec différentes tournures. Pour cette raison, les tramarades sont encouragés à formuler chaque souhait d’autant de manières qu’ils le peuvent.
D’autre part, ils peuvent aussi gagner des points de reconnaissance pour le temps passé à fournir ou valider des formulations alternatives des souhaits et ce, y compris pour les souhaits qui ne sont pas les leurs mais qui leur sont soumis anonymement par leur WOOM locale. Bien logiquement, la tâche comprend aussi de veiller, par la même occasion, à la recevabilité de ces souhaits en vertu de la promesse d’utilisation conviviale.
La Guilde, ainsi, s’autorégule en intégrant un principe simple :
— Tout doux, tramarade !
Les carnets de reconnaissance
Être reconnu.e pour ses contributions n’a pas à être aussi compliqué que dans le système monétaire actuel, et c’est pourquoi les carnets de reconnaissance* sont si pratiques. Ils permettent de tenir le compte de reconnaissances bien réelles (qui correspondent au référent intelligible heure / ouvrage / personne — HOP ! —) et de nous informer sur notre équilibre donner-recevoir au sein de la collectivité.
* Le carnet de reconnaissance est un outil personnel de comptabilité décentralisée inspiré du JEU (jardin d’échange universel).
Si on n’a pas le temps de tout programmer d’ici la fin de l’hiver, il est envisagé qu’une version papier soit essayée, mais une version tissée en toile d’internet sera éventuellement vachement utile ! Il ne s’agit pas ici de thésauriser, d’escamoter ou de taxer, mais simplement d’offrir un outil pour tenir ses comptes (en HOPs) et pouvoir être ainsi mieux à même de s’assurer qu’on a donné au moins autant qu’on a reçu. Sans une telle comptabilité, on peut rester sous de fausses impressions de n’avoir pas assez donné — ou trop, selon son tempérament. Un petit carnet où tout est noté — et hop ! — ce petit souci a disparu.
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Notons que ce système demande que certaines personnes aient à certains moments dans leurs carnets une somme négative de HOPs — ce qui n’est pas un problème en soi. Mais, psychologiquement, cela demeure généralement inconfortable. Heureusement (dans l’esprit des points d’action communautaire du système JOATU), il existe une façon élégante de créer positivement des HOPs (ou toute autre devise) sans que personne y perde, et c’est d’en générer pour récompenser les personnes qui donnent du temps à des projets bénéficiant à la communauté.
Ainsi, en ce qui concerne la Guilde des Tramarades, l’apport de toutes les personnes qui valident les souhaits (et leurs traductions) sera-t-il pour elles générateur de HOPs échangeables ; la somme de ces heures d’ouvrage (au total et par région) sera comptabilisée par la Guilde comme statistique, certes, et même comme objet de fierté — mais pas comme une dette.
Sécurité au sein de la Guilde
Le système assurera un minimum de sécurité puisqu’il y sera de mise, pour les tramarades volontaires qui valident les communications dûment anonymisées, de signaler toutes celles justifiant qu’on s’en inquiète. Cette action ne sera pas à prendre à la légère, puisqu’un signalement pourra lui aussi être signalé, et ainsi de suite. Il sera facile, ainsi alertés, de repérer les communications qui ne sont pas acceptées — et de vérifier qu’elles ne le sont toujours pas si elles se repointent ultérieurement. Les comptes d’où proviendraient de telles communications à répétition seront suspendus et éventuellement supprimés (seules peines possibles au sein de la Guilde).
Notons au passage que la machine à souhaits ne se veut en aucun cas un lieu de procès. Les souhaits allant en ce sens, tout comme ceux qui contreviendraient à la promesse d’utilisation conviviale, seront simplement refusés — votre assistante tramicielle vous informera alors de leur irrecevabilité.
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J’ai jonglé avec un système d’étoiles (✩) afin de signifier notre appréciation des interactions avec les autres tramarades ; mais rendre publique une telle appréciation, si subjective, m’a semblé potentiellement porteur d’injustice, et j’ai plutôt opté pour un système où chaque tramarade peut conserver, à son usage exclusif, des notes sur ces interactions.
Cependant, tout signalement sera immédiatement investigué.
Des équipes émergentes
Une approche émergente, cela signifie, entre autres, que la machine fonctionne à partir des souhaits individuels et que des souhaits collectifs émergent d’eux, par simple convergence.
Les souhaits des tramarades concernant leurs projets et entreprises individuelles deviennent des souhaits collectifs tout simplement lorsqu’ils informent mutuellement la Guilde (via leurs machines à souhaits locales) qu’ils forment une équipe les uns avec les autres.
Les équipes sont ainsi entièrement émergentes. Les tramarades peuvent écrire sur leurs propres listes de souhaits avec quel.le.s autres tramarades ils et elles souhaitent faire équipe, et pour quelles activités. Quand des tramarades se choisissent mutuellement pour une activité, une équipe est née.
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Des équipes, évidemment, se diviseront (ou se multiplieront, dépendamment du point de vue) — que ce soit par divergence d’opinion quant aux manières de faire ou par surnombre de membres, ou encore parce que les territoires qu’elles couvrent sont trop grands. Là encore, la tchatt-bote pourra nous aider en communiquant avec toutes les parties impliquées afin de faciliter le processus — entre autres en porposant aux équipes qui se séparent des moyens de continuer à poursuivre de concert les buts qu’elles ont en commun.
Des échos tramiciels au petit-déjeuner
Pour partir la journée du bon pied, quoi de mieux que de consulter ses échos tramiciels ! Bon, d’accord, ce n’est pas là qu’on trouvera toutes les « nouvelles à connaître » du monde entier, et les réseaux sociaux qui font commerce d’une telle recette ont sans doute encore bien des beaux jours devant eux ; — mais il se pourra, si vous avez veillé à la bonne rédaction de votre volio, que vous receviez de votre affable machine à souhaits des échos fort intéressants. ^^
Vous pourriez par exemple apprendre qu’un de vos souhaits a trouvé réponse, ou que des voisins requièrent un service ou un bien que vous pourriez leur offrir. Chaque journée a ses mille-et-une opportunités : à vous de bien les saisir !
Bien sûr, dans un tel flot, une assistance tramicielle ne peut pas nuire, puisqu’elle consiste à vous aider à préciser et paramétrer vos souhaits afin qu’ils vous rapportent en priorité les échos les plus significatifs à votre quête personnelle, tout en vous informant de manière pertinente sur votre entourage.
Un appel est donc lancé à quiconque s’intéresse à notre aventure . . .
. . . pour l’une ou l’autre de ses nombreuses dimensions — de bien vouloir considérer rejoindre notre petite équipe qui espère s’agrandir et dûment se déployer — fût-ce en télé-tramant, il va de soi.
Toute remarque bienvenue, tout vrai dialogue pertinent (pour lui-même). Le processus est mouvement, échos, contact, retour, les idées à bras-le-corps et roulant telles des dragons fantastiques et familiers — immenses ou minuscules.
— Tramarades de tous les horizons, à nos souhaits !
Fred Lemire
Camarade éditeur
Journal La Tramice
Si je ne m’amuse — ou : Prométhée déchaîné
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Par Frédéric L. MIR
Nous sommes au théâtre. Des acteurs jouent Prométhée enchaîné (pièce écrite entre 467 et 458 avant Jésus-Christ par Eschyle, poète tragique grec né à Éleusis). On y voit Prométhée, enchaîné au sommet d’une montagne sous les ordres de Zeus. C’est la fin de la pièce. « . . . la terre vacille, tandis que dans ses profondeurs mugit la voix du tonnerre : les éclairs jaillissent en zigzags enflammés : un cyclone fait tourbillonner la poussière : . . . voyez-vous quel traitement inique on m’inflige ? » — Rideaux.
Les comédiens saluent sous les applaudissements de la foule et vont se démaquiller dans leur loge commune. La conversation porte sur le restaurant où ils iront manger. (« Du couscous ! Ah, non ! Pas encore du couscous ! », etc.) L’acteur qui a joué Prométhée, malgré la pressante insistance du reste de la troupe, ne les suit pas, prétextant une extrême fatigue. « Je comprends, rester enchaîné à un rocher artificiel pendant une heure n’est pas de tout repos. Pauvre Jérémy ! », lance une des choristes, mi moqueuse mi attendrie. « Compte-toi chanceux, ajoute Hermès, le vrai Prométhée y était condamné pour l’éternité ! » (rires bruyants de la troupe – faible sourire de Jérémy) « Il commence à m’inquiéter », confie Force à Pouvoir, « la dernière fois, c’était un mal de tête et la fois d’avant, des brûlements d’estomac, ou je ne sais quoi ». « Oui, c’est vrai, répond Pouvoir, Jérémy n’a pas l’air dans son assiette. Il faudrait qu’on ait une bonne conversation avec lui, un de ces jours . . . » « Allez ! Allez ! Dépêchez-vous, j’ai une faim olympienne ! », crie Océan, dont la barbe n’est pas fausse. « N’oublie pas de barrer la porte, Jérémy ! ». La troupe part donc, jacassant joyeusement, et laisse Jérémy ranger ses chaînes d’un air soucieux.
Coupure : On voit Jérémy fermer à clef la sortie des artistes et marcher sombrement dans la rue obscure. Un clochard crasseux lui demande s’il n’a pas un peu de monnaie. Jérémy sort un billet de vingt dollars de son portefeuille et le donne au clochard sans demander son reste. Ce dernier fait des yeux ronds et lui crie « que Dieu t’bénisse, mon garçon ». Jérémy a sur ces paroles un petit rire cynique (du genre de rire que l’on fait par le nez : « Nh ! ») « Ouais !, après m’avoir condamné pour l’éternité . . . ! », et il continue son chemin.
Coupure : On voit Jérémy, assis sur un banc du quai du métro. Il a les coudes appuyés sur les genoux et la tête lui tombe presque entre les jambes. Il a l’air abattu. À côté de lui une vieille femme marmonne des incohérences. « Le héro qui apprendra la valeur occulte de la vie ne tombera ni ne s’élèvera — mais avancera en amour ! »
« Vieille folle ! », dit Jérémy pour lui-même. Le métro arrive dans un bruit assourdissant et Jérémy le regarde arriver, les yeux hagards.
Coupure : Nous sommes à la sortie du métro, une prostituée qu’il a croisée du regard lui dit : « Tu veux t’amuser, mon chéri ? » Jérémy s’arrête, plonge son regard dans les yeux de la fille, qui brillent et frémissent. Il hésite. « Pas ce soir », dit-il enfin.
Coupure : Nous sommes sur la rue. En marchant, Jérémy parle tout seul : « m’amuser . . . En fait, oui, c’est ce que j’aimerais le plus au monde ! Mais y a-t-il vraiment quoi que ce soit d’amusant . . . dans ce foutu monde de merde ! » Sur ces mots, il entre dans l’immeuble où il habite. Deux jeunes filles venant en sens inverse sur le trottoir l’ont entendu parler à voix haute. Elles se jettent un regard et éclatent de rire.
Coupure : Jérémy ouvre une bouteille, se verse un grand verre de vin et en prend une bonne gorgée.
Coupure : Jérémy est à sa table de travail. Des piles de livres et de feuilles encombrent son bureau. Sa bouteille est presque vide et ses mains suspendues au-dessus de sa machine à écrire. Il rature un passage au crayon, replace la feuille, s’impatiente, pianote à vide au-dessus des touches, se masse le front, puis se lève avec mauvaise humeur.
Coupure : Jérémy, le front appuyé sur la vitre, regarde passer à toute vitesse une ambulance.
En flash-back, il voit le métro arriver à toute allure dans la gare. À cette image, se superpose Prométhée, disparaissant dans les profondeurs de la terre, dans un nuage de fumée. Une voix off (celle d’Hermès) dit : « C’est pour avoir étalé une telle obstination que tu es tombé dans cet abîme de douleurs . . . L’entêtement, quand on raisonne mal, n’a pas par lui-même plus de force que rien. »
Coupure : Nous somme dans le bureau d’un psychologue, joué par Marc Labrèche. Jérémy lui raconte ses problèmes.
— Prométhée enchaîné, du poète grec Eschyle, vous connaissez cette pièce ?
— Oui, je crois . . . Prométhée . . . c’est . . . le dieu qui a dérobé le feu des hommes pour le donner aux dieux, non ?
— En fait, c’est exactement le contraire. Et Zeus l’a condamné pour ce geste à être enchaîné au sommet d’une montagne. À la fin de la pièce, un sort pire encore lui est réservé . . .
— Croyez-vous qu’il y ait un lien entre le sort tragique du personnage que vous jouez et votre état dépressif actuel ?
— Je ne sais pas . . . C’est possible. Certaines de mes visions morbides sont directement inspirées de la pièce . . .
— Avez-vous des pensées suicidaires ?
— Oui, sans arrêt. J’ai au moins cet avantage sur Prométhée d’être mortel !
— . . .
— En fait, c’est l’ennui dont je souffre qui est mortel ! Il y a trois mois que nous jouons la même pièce presque tous les jours !
— Mais, en dehors de votre travail, vous avez bien quelque autre occupation ?
— Oui, j’essaie moi-même d’écrire une pièce de théâtre, mais, pris dans ma routine infernale, mon isolement quasi-total . . . Non, je n’arriverai jamais à créer dans ces conditions . . .
— Vous devriez peut-être vous reposer, prendre des vacances . . .
— C’est impossible. Je ne peux pas laisser tomber la troupe. Ils ne pourraient pas me remplacer assez rapidement. Et nous devons jouer dans cinq autres villes durant les trois mois à venir ! ! !
Coupure : Nous sommes à nouveau au théâtre.
Le Chœur : — Il faudrait, Prométhée, avoir un cœur de fer ou de pierre pour ne pas compatir à tes peines. Pour ma part, je n’aurais pas souhaité d’en être témoin et, à les voir, mon cœur en a souffert.
Prométhée : — Oui, je suis pour mes amis un spectacle pitoyable.
Le Chœur : — Mais peut-être as-tu poussé la bonté pour les mortels plus loin encore ?
Prométhée : — Oui, j’ai mis fin aux terreurs que la vue de la mort leur causait.
Le Chœur : — Quel remède as-tu trouvé à ce mal ?
Prométhée : — J’ai logé en eux d’aveugles espérances.
Coupure : Nous sommes à nouveau dans la loge des artistes.
— Jérémy, tu es pour nous un spectacle pitoyable ! Viens prendre un pot avec nous, ça va te faire du bien.
— Je regrette, je dois absolument travailler sur ma pièce ce soir. — Elle est presque finie. (Ajoute-t-il d’une voix étranglée.)
Coupure : Le métro passe en trombe devant Jérémy maussade.
Coupure : Jérémy entre chez lui et accroche son imperméable.
Assis à sa table de travail, il relit la dernière page qu’il a écrite, la retire de la machine à écrire, la froisse et la jette par terre. Il s’enfouit la figure dans les mains. « C’est la seule solution . . . », croasse-t-il. Il ferme les yeux, respire profondément et vide dans sa main toute une bouteille de somnifères qu’il avale avec une lampée de vin. « C’est toujours la fin qui est le plus difficile à écrire . . . C’est qu’on s’attache aux personnages . . . »
(Il hausse les sourcils avec dérision.)
*
Coupure : Jérémy est effondré sur le clavier de sa machine à écrire. La caméra s’élève vers le plafond en tournant lentement. L’image pâlit, puis devient d’une éblouissante clarté.
. . . L’image revient brusquement sur Jérémy, effondré sur sa machine à écrire. Une main féminine lui caresse les cheveux. Jérémy se réveille tout doucement. « Ça y est ? Je suis mort ? » Puis, se redressant, il aperçoit une magnifique jeune femme vêtue d’une robe blanche qui se tient près de lui. (Le personnage est joué par l’actrice qui jouait la prostituée et aussi la vielle femme qui « se parlait toute seule ».) L’atmosphère est baignée d’une étrange clarté. « Où suis-je ? »
— Nous sommes dans les coulisses de l’existence, mon ami . . .
Jérémy regarde autour de lui.
— Ma parole, mais ce sont les coulisses du théâtre où nous jouons Prométhée ! Qu’est-ce qu’on fait ici ?
— Je ne sais pas . . . Une inspiration . . .
— Mais qui êtes-vous ? Vous êtes un ange ?
— Pas vraiment. Disons que je suis ton esprit créateur . . . ou ta Muse, si tu préfères.
— Ma Muse ? J’ai une Muse, moi ?
— Bien sûr ! Comme tous les gens qui créent !
— Mais comment se fait-il que je ne vous ai jamais vue avant de . . . me suicider ? Vous auriez dû venir m’aider, être à mes côtés ! M’inspirer !
— Parce que tu crois que ta vie était amusante ! ? Travailler, travailler, voilà tout ce que tu savais faire ! J’ai bien essayé de te distraire, te faire dévier de tes rails, mais tu m’as toujours ignorée !
— Et maintenant je suis mort ! Il n’y a plus rien à faire ! . . . (Jérémy baisse la tête, abattu. Puis, au bout d’un petit moment, il se lève et prend la muse par la taille.) Au moins, je suis en bonne compagnie !
— T-t-t ! On ne s’amuse pas avec les Muses ! (Elle repousse Jérémy.) En tous les cas, pas tant que l’œuvre ne soit créée.
— L’œuvre ! ? Quelle œuvre ?
— Mais l’œuvre de ta vie, quelle question !
La Muse sort un épais manuscrit de sa sacoche, met sur son nez des lunettes qui lui donnent un petit air intello, puis parcourt les pages à la recherche d’un passage particulier.
— Voyons, voyons . . . Ah ! Voilà ! Il suffit de remplacer « toute une bouteille de somnifères » par « une forte dose de somnifères ». Tu en seras quitte pour un mal de tête bien mérité.
Elle griffonne quelque chose sur le manuscrit.
— Mais . . . que faites-vous ?
— Je viens de réparer ton stupide suicide.
— Je ne suis donc plus mort ?
— Oui . . . et non. En fait, ton corps dort profondément.
— Comment vous remercier ? Je . . .
— Ne me remercie pas ! Il y a encore beaucoup à faire . . .
— Mais c’est que je suis mort de fatigue, moi !
— Repose-toi. (Elle lui désigne une bâche qui traîne sur le sol.) Nous reprendrons demain.
Coupure : Nous sommes au théâtre. L’ouvreuse ouvre son guichet et les gens qui faisaient la file commencent à avancer vers la salle. L’auditoire prend place en chuchotant.
Coupure : Nous sommes en coulisses. La Muse secoue l’épaule de Jérémy. « Jérémy, réveille-toi ! »
— Mh ?
— Réveille-toi, ça va être à toi de jouer, maintenant.
— À moi de jouer ? (Il regarde sa montre.) Mon Dieu ! La représentation commence dans cinq minutes ! Et je ne suis même pas costumé !
— Du calme, voyons ! Ton corps est à son poste. Tout est en ordre.
— Mon corps ! Vous voulez dire que . . . je suis hors de mon corps ! Mais comment fait-il pour bouger tout seul ? Et comment . . .
— Tout cela n’est qu’illusion ! Seul l’esprit créateur est réel !
Là-dessus, elle le pousse vers la scène :
— Allez, vas-y, Hercule !
Coupure : Jérémy se retrouve au milieu de la représentation (Il faudra faire des effets spéciaux pour dédoubler l’acteur en Jérémy-esprit et Jérémy-comédien.), hébété, en jeans et en bras de chemise. Puis, sous l’œil encourageant de la Muse, il prend une profonde inspiration, se tourne vers les spectateurs, non moins étonnés que les comédiens qui le regardent, la bouche encore ouverte entre deux répliques.
Jérémy jette un long regard circulaire, puis, le regard soudain en feu :
— Ah ! Ce sentiment de liberté ! ! Être sur la scène . . . et ne pas avoir à jouer ! Agir . . . sans contraintes !, selon mon inspiration !
Des coulisses, la Muse lui souffle :
— Il faudrait quand même pas me laisser tout le sale boulot !
(Coupure. Nous sommes dans le bureau d’un écrivain, Pierre, et de sa femme, Louise.)
Louise
(Tenant un tapuscrit dans ses mains.)
— Tu me demandes ce que j’en penses ! Mais quel cliché ! Un créateur . . . — et sa Muse, évidemment ! N’as-tu rien dans le ciboulot, Einstein ?
Pierre
(qui est joué par le même acteur que Jérémy,
pris au dépourvu, après un long silence)
— Tu as raison. C’est nul à chier.
. . . Je vais essayer de rattraper ça.
(Coupure.)
On est dans un parc, à la première brume du matin. Pierre marche, les mains dans les poches, l’haleine visible comme celle d’un train. Il s’arrête. Sourit béatement. Puis repart.
(Coupure.)
Pierre est à son bureau. Il applique laborieusement l’infameux Liquid Paper sur une des pages de son tapuscrit.
*
(Coupure.)
La caméra s’élève lentement au-dessus de Jérémy, affalé sur sa machine à écrire, dans un fade out au noir qui se révèle être une scène de théâtre où Jérémy, qui s’y tient debout, est éclairé progressivement jusqu’à une grande brillance.
Jérémy étouffe un rire, puis virevolte.
— Ah ! Je suis en vie ! — Enfin, je suis mort . . . mais, petit détail : je suis en vie ! !
Jérémy s’arrête et regarde la caméra avec de grands yeux, comme s’il réalisait quelque chose de fondamental.
— Être en vie . . . sans avoir à vivre ! Sans avoir à gagner ma vie ! Le devoir pour le devoir, le travail pour le travail, la nécessité comme absolu, c’est la mort ! Autant être un robot, une machine artificiellement animée !
Il regarde ses mains, ses bras, son corps, fait quelques pas de danse.
— Mais je vis ! Je vis ! Et je joue, aussi ! — Et je gagne !
Jérémy fait encore quelques pas sur la scène, exalté. Les comédiens de la pièce d’Eschyle, y compris — magie du cinéma — Prométhée, sont là, dans une lumière en camaïeux. Jérémy se retourne vers eux.
— Comprenez-vous ? Comprenez-vous ?? Chaque rôle a sa technique. L’auteur suit des techniques d’auteurs, l’acteur des techniques d’acteur ; il y a, de même, une technique à être spectateur, à porter attention. — Chacun a son créneau ! Sa spécialité !
Jérémy s’avance alors tout près du bord de la scène et s’adresse directement aux spectateurs en les cherchant du regard.
— Mais si, comme Prométhée, on pouvait passer du royaume des dieux à celui des humains . . . si on pouvait accéder à n’importe quelle puissance, n’importe quelle technique, n’importe quel Art . . . alors . . . la vie n’aurait . . . plus de limites !
Jérémy lève un doigt :
— Et . . . vous savez quoi ?
La caméra montre quelques spectateurs, hyper attentifs.
— Nous avons accès à toutes ces puissances de l’esprit ! Le feu que je vous rapporte, c’est celui, versatile, éclairant, réchauffant, mais aussi consumant . . . de l’esprit ! De l’esprit intégral, celui qui ne se cantonne pas dans un rôle ou un autre, fût-ce celui d’un créateur de rôles ! — Je suis ici pour vous libérer de vos chaînes, mes amis !
Ayant atteint le bout de son idée, soudain, Jérémy ne sait plus quoi dire, et se retrouve la bouche ouverte, muet et dépourvu comme une carpe hors de l’eau. Il jette un regard aux autres acteurs et dit, nerveusement :
— Et . . . Euh . . . Euh . . . Euh . . . J’ai fini, les gars ! . . . Vous pouvez faire comme si j’tais pas là !
Série de coupures :
Dans la salle, un Jérémy-spectateur s’empaume la face. (Facepalm.)
En coulisse, le Jérémy-auteur rigole, branle la tête, et rature un passage ; puis le réécrit, sous l’œil attentif de la Muse — qu’une grande canne-crochet de théâtre vient subrepticement attraper par les épaules et emporter.
(Coupure.) On reprend quelques secondes plus tôt.
— Et . . . vous savez quoi ? Nous avons TOUS accès à toutes ces puissances de l’esprit ! C’est LÀ le feu que je vous apporte ! Je suis ici pour vous libérer de vos chaînes, mes amis !
Puis, se tournant vers le Prométhée enchaîné :
— Mon pauvre ami ! Soir après soir, tu viens ici souffrir sur des planches qui ne te conviennent pas plus que celles d’un cercueil. Mais t’es-tu hissé assez haut, mon vieux ?! Plus haut que l’aigle !!! Tout là-haut, au firmament du star system ! . . . Allons, tu vois bien que tu n’es ici au-dessus de rien !! Agir est une possibilité, pas une routine ! Qu’est donc ce simulacre d’action . . . que celle écrite d’avance ! Tu es agi, pas agissant ! — Et ça s’appelle acteur ! — Ne vois-tu pas devant toi ? N’es-tu pas un peu Prométhée, toi aussi, celui qui prévoit et qui peut agir — librement ! —, qui n’est aux ordres d’aucun tyran ! — Mais QUE fais-TU de ta VIE ? Libère-toi, mon vieux ! Tu sais, se laisser aller (de façon contrôlée, n’est-ce pas ?), cela peut mener aux meilleures actions !
Sur la scène, le Jérémy-acteur jouant Prométhée, pris au dépourvu, ne sait trop que faire. Il regarde à gauche, puis à droite. Jérémy se contente d’observer tranquillement, les bras croisés. Soudain, une résolution tacite semble électriser la troupe. Prométhée gonfle le torse et . . . brise ses chaînes (il arrache en fait une partie du décor en carton), jouant le flamboyant. Les acteurs se rassemblent, les choristes se mettent à improviser une chorégraphie.
Puis, se tournant vers les coulisses, d’où vient le bruit saccadé d’une machine à écrire, Jérémy poursuit :
— Et toi, l’auteur ! : Toi qui écris sous pression, sous influence, sous l’impression que tu fais TOUT, alors que tu ne fais absolument RIEN, scotché derrière ta machine — qu’à pianoter par intermittence toute la nuit en te pensant le Roi du monde ! Mais as-tu seulement vu tes muscles qui s’atrophient ? As-tu observé tes réflexes . . . qui se grammaticalisent ? Au commencement était le verbe, ouais ! Te rends-tu compte, l’auteur, comment c’est facile, pour toi, d’effacer tes erreurs ? Quel mérite as-tu donc à écrire des tirades qui mettent les comédiens à si rude épreuve, toi, qui restes assis sur ta chaise dans ta robe de chambre, à t’enivrer de vin et de vain pouvoir sur des imaginaires fictifs peuplés de non moins imaginaires créatures ? Tu peux tout, oui, certes ; mais que sais-tu de la vie ? Vis-tu, seulement, ou ne vis-tu que par tes personnages interposés ? . . . Oui, bien sûr, tu as ta Muse ! Ha ! La belle affaire ! Mais c’est ta propre imagination, t’en rendras-tu bientôt compte ? Tu t’es enfermé dans ta propre imagination et y vis en circuit fermé — comme le branleur que tu es, va !
Le bruit de la machine à écrire se tait, comme interloqué.
Jérémy, les yeux encore gros de sa colère, se radoucit et se retourne vers l’assistance.
— Et vous, les spectateurs, mes chers spectateurs, vous pensez consommer en venant ici, n’est-ce pas ? Oh, comme c’est attendrissant !, Allons au théâtre, ce soir, chéri, ça fait si longtemps ! Mais vous ne vous rendez pas compte que c’est toutes les secondes de votre vie qui se consument — que vous êtes consommés, au moins autant que vous pensez consommer ? Et par quoi, s’il vous plaît ? Par des idées ! Des événements ! Des divertissements ! Du temps ! Du néant, même ! Tout consomme le spectateur ! Est-il vivant ou bien mort, celui qui remplit son temps, sa cervelle, son cœur, sa maison, sa conversation, sa vie ! . . . — d’idées pré-mâchées par d’autres ?
La caméra montre l’assistance, choquée, qui fait une moue dégoûtée ; puis Jérémy qui l’observe. Il sourit soudain d’une oreille à l’autre ; puis continue :
— Heureusement, on peut créer ! Vous fâchez pas, les amis ! Même assis sur un siège de théâtre, on peut créer ! Sur un banc de spectateur, oui-oui ! (Jérémy lève un doigt.) On peut toujours choisir de porter attention à tel détail plutôt qu’à tel autre, tel aspect plutôt que tel autre. C’est important ! Tout, en fait, dépend de ce qu’on décide de considérer !
Il fait quelques pas, jette un œil furtif vers les coulisses.
— Et il n’y a rien, bien sûr, qui empêche un auteur — sauf les crampes ! Pfff ! (Il s’esclaffe.) — de faire du sport !
Jérémy fait une stepette et continue à tournoyer en parlant :
— Et un acteur, peut, dans ses temps libres, bien sûr (mais oui !), écrire ! — En fait, nous sommes tous acteurs et tous auteurs et tous spectateurs . . . en même temps ! Être l’un sans les deux autres, c’est affreusement incomplet ! Il faut être les trois !
Jérémy s’arrête.
— Et . . . pardonnez-moi si j’ai été un peu trop critique, à l’instant ! C’est que . . .
Jérémy s’approche des spectateurs.
— C’est que, après le Père, le Fils, et l’Esprit-qui-voit-tout, autrement dit, après l’auteur, l’acteur et le spectateur, je me suis fait Diable . . . ou tout simplement . . . critique. Il ne faut pas rejeter cette partie de nous, si essentielle ! Si souvent, on l’a étouffée par le devoir, par « ce qu’il fallait faire », par « la » morale, et par toutes les exigences dont on farcit son être inquiet !
Jérémy ouvre les bras, les paumes vers le haut.
— Comme si la solution pouvait passer par se conformer ! Car il faut aussi savoir se rebeller, se lever et corriger ce qui ne va pas, mes amis, changer de niveau, mêler les cartes, dérober le feu là où il se trouve . . . pour le mettre là où il faisait nuit ; mettre un peu de piquant, de sexe, de magie !
Jérémy prend un air extatique. Une musique l’accompagne à merveille.
— S’il n’y avait pas eu le Serpent pour les tenter à la Connaissance que nous sommes les Dieux, la Bible se serait tout simplement arrêtée là ! (Il en agite un exemplaire dans les airs.) Car, oui, nous avons — euh, peut-être pas toi, dans le coin, là-bas . . . les doigts dans le nez (le Diable est dans les détails, vous savez) — car, oui, nous avons tous de ces pouvoirs anciennement prêtés aux sorcières, qui en étaient les hérétiques servantes.
Jérémy s’empaume la face, puis laisse lentement glisser ses mains pour laisser voir un visage empreint de pieuse commisération ; il branle enfin la tête.
— Ah ! Mes amis ! . . . Le saviez-vous ? Si Lucifer n’avait pas été si brillant, on ne l’aurait peut-être pas tant noirci, tant diabolisé ! Lucifer signifie : Porteur de lumière. Pourquoi en a-t-on fait un Diable ?? Le terme diable signifie « celui qui divise ; trompeur, calomniateur ». Mais qui est calomnié, dans cette histoire ?
Jérémy prend une pose très verticale et récite, à partir du livre (Prologue de Jean, 1-5) :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, — et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. — La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. »
Jérémy lève les bras au ciel et s’écrie :
— Non, si Lucifer n’avait contesté l’asservissement, on ne l’aurait pas banni. Si Jésus n’avait pas lui-même fait resplendir la puissance du cœur humain, on ne l’aurait pas crucifié. Si les sorcières n’avaient pas libéré un réel pouvoir, on ne les aurait pas persécutées. Sans eux, sans elles, sans Prométhée, sans le Serpent, sans l’audace d’Ève, sans tous ces transgresseurs . . . on se serait ennuyés à mourir ! . . . Ah ! (Jérémy soupire.) S’il n’y avait pas eu les femmes . . . (Il baisse la tête, abattu. La musique se fige en un sanglot. Les violons partent.)
La Muse, inscrutable, l’air légèrement ironique, sort des coulisses,
fait quelques pas, retrousse légèrement sa robe et fait une petite révérence.
Elle poursuit jusqu’à Jérémy et reste un instant immobile devant lui,
qui relève la tête, hébété. Puis . . . ils tombent dans les bras l’un de l’autre
et se mettent à passionnément s’embrasser.
La musique repart sur une finale pleine de trombones et de cymbales fondantes, digne du plus grand Hollywood sentimental convenu.
Tous les comédiens s’avancent sur le devant de la scène — même, éventuellement, Jérémy et la Muse —, puis saluent, sous les applaudissement de la foule, déchaînée.
(Coupure.)
On voit les petits marteaux d’une machine à écrire taper les mots
« sous les applaudissements de la foule, déchaînée. — Fin ».
Pierre
— Voilà ! Terminé !
Il retire la feuille dactylographiée et la tend à sa femme,
qui la lit rapidement.
Pierre
— Et puis, comment trouves-tu ? C’est mieux, non ?
Sa femme, Louise, ballotte sa tête de gauche et de droite.
Louise
— C’est bien ! . . . C’est bien, cette histoire d’acteur qui prend du recul, devient philosophe, transcende sa condition, invite à réclamer l’intégralité de la vie et de l’existence, la libido et tout ça . . . — et puis qui, ironiquement, salue à la fin, avec tous les autres comédiens, comme si cela n’avait été qu’une vulgaire représentation. Oui, oui ! J’aime ! (Elle se redresse alors et fronce les sourcils.) — Mais avoue que c’est juste pour pouvoir embrasser la belle Gabrielle que tu as écrit cette finale où Jérémy embrasse sa Muse, hein, avoue !
Elle se lève et se jette sur son mari, qui tente de se protéger avec ses mains.
—
— Coupez !
Les acteur rient, s’embrassent, se lèvent, sourient de satisfaction, se décontractent.
— Et puis ?, lance l’acteur qui jouait Pierre, elle est bonne, celle-là ?
Le metteur en scène : C’est dans la boîte !
— Yes !
Les deux hommes se font un hi-5. Puis, le metteur en scène retire une cartouche-mémoire de la caméra et se tourne vers l’actrice qui jouait la Muse :
— Tiens, Gabrielle, confie ça aux petits lutins du montage !
Gabrielle met la cartouche dans la poche de son blouson.
— Oui, chef !
Celle qui jouait Louise demande, à la ronde :
— On va boire un pot, pour fêter ça ?
Le générique commence à défiler, pendant que tout le monde ramasse ses trucs personnels et s’apprête à sortir du studio.
Profitant de la mêlée, l’acteur qui jouait Pierre se rapproche du metteur en scène et lui dit :
— Dis donc, Francis, j’ai eu une autre idée de film : Ce serait l’histoire d’un gars, vois-tu, dont le téléphone avance de dix minutes, ce qui lui donne le pouvoir de blablabla et blablabla et blablabla. . .
La voix se perd dans la musique de
FIN
À la fin du générique, dans un encadré, apparaît la fin du « film ».
On voit (mais le son est réduit) la dernière scène, où Louise fait sa critique, puis saute sur son mari. Elle s’arrête en pleine trajectoire
(comme à la fin de certains épisodes de Seinfeld).
— Arrêt sur image. — En surimposition, un autre générique,
plus petit, se met à défiler à l’intérieur du premier,
avec des noms différents.
FIN
(Coupure.) On voit les petits marteaux d’une machine à écrire taper les mots
« un autre générique, plus petit, se met à défiler à l’intérieur du premier, avec des noms différents. ».
Pierre
— Voilà ! Terminé !
Il retire la feuille dactylographiée et la tend à sa femme,
qui la lit rapidement.
Pierre
— Et puis, comment trouves-tu ?
Louise se contente de branler la tête à gauche, puis à droite en souriant mystérieusement, complètement charmée par son créateur de mari.
Ils s’embrassent tendrement.
« — FIN ! ! ! »
. . . crie, en voix off, Jérémy qui continue sa complainte, sa litanie de critiques.
(Coupure : La caméra est fixée sur lui, seul devant un micro, dans le style des stand-up comics. — Comme Jerry Seinfeld, à la fin d’un épisode de sa série.)
— Non mais c’est pas bientôt fini ! Si ça a pas d’allure, étaler son bonheur comme ça, à plein écran ! Est-ce que j’embrasse plusieurs femmes, moi ?
Jérémy a un petit sourire en coin.
— Mais bon, si ça peut les aiguillonner un peu . . . — aiguillonnons !
Il se frotte les mains, la langue pointée entre les dents.
(Coupure : Retour à la scène précédente.)
Et ça finit comme ça, d’un coup sec, sur un gros french baveux entre l’auteur (habillé comme Jérémy, cette fois) et sa femme. Pendant que le générique défile, on entend Salta Diabla, de Claude Dubois.